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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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26/07/2020

Du vélo chinois au grand défi de la transition industrielle

 

Que l'on croit bien que ce n'est pas pour céder à une quelconque nostalgie que l'auteur de ces lignes rappelle, ici, le temps de ces années 70, avant que les grands chocs pétroliers de 1973 puis de 79 n'accélèrent les basculements, cette époque où l'industrie de la chaussure employait quelques 20.000 persoennes dans l'Aquitaine d'alors. Et faisaient, à côté de l'agriculture, et en complément de celle-ci, la richesse de la vallée de la Dordogne et des communes de la vallée de l'Isle....Et puis voilà que le temps et le discours en sont venus à la tertiarisation de l'économie. Des emplois à forte valeur ajoutée ? Si peu en vérité et, donc, bien peu intéressants pour la finance. Le temps des délocalisations va arriver et faire le bonheur du capital aux dépens de l'nvestissement : songeons qu'en quarante ans les dividendes, qui représentaient moins de 5% de la richesse crée dans l'industrie, atteignaient 25% de celle-ci en 2019. Un quintuplement, oui quintuplement !....

La crise du Covid qui est là, née de ce virus qui n'a pas fini de nous étreindre, encouragé dans ces rebonds par un égoîsme lamentable, nous a projeté, en rien de temps, dans un réel que nos sociétés, toujours promptes à acheter bon marché, ne voulaient plus voir et que nos dirigeants successifs préféraient ignorer. Est-il acceptable que plus de 60% de la consommation des ménages de ce pays proviennent des importations ? Et, de ce fait, participent au déficit commercial, indigne d'un pays qui se dit développé ? La réponse ne fait pas de doute et il semblerait que les citoyens de ce pays commencent à s'en rendre compte.

Le chantier est énorme.. et il n'est pas que national mais européen. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la Commission est en train d'élaborer une « stratégie pour une politique industrielle » et que le ministre de l'économie annonce un plan d'action, composante du plan de relance que l'on nous annonce. Il faudra bien davantage que quelques années pour retrouver, notamment dans des secteurs aussi stratégiques que la santé, abandonnée de façon coupable, une autonomie véritable, à défaut d'une totale indépendance qui n'est pas la panacée. Il faudra, aussi, que l'impératif de la transition écologique soit au cœur des investissemessents et innovations à venir et, pour cela, s'appuie sur une décentralisation qui permette la réactivité et l'optimisation des investissements. C'est ainsi, par exemple, que la Nouvelle-Aquitaine a décidé, lors du Conseil régional du 3 juillet, d'entreprendre son propre « Plan de transition et reconquêtes technologiques », avec l'ambition de recomposer son tissu économique et industriel. Un nouveau défi passionnant, à partager avec les habitants de la région.

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