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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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24/08/2014

Duflot, Montebourg la montée des ambitions dans une gauche fracturée

Sacrée rentrée pour le tandem Hollande-Valls qui a pris les devants en affirmant qu'on ne changerait pas de cap. Que Cécile Duflot parte en campagne, de bonne heure, passe encore: elle n'est plus au gouvernement mais qu'Arnaud Montebourg, flanqué de Benoît Hamon, monte au créneau en manière de défi au président et à son premier ministre, voilà qui ne peut que faire du bruit. On a bien compris que Montebourg, oscillant depuis des mois entre la démission et la promotion de son image « made in France » devenait de plus en plus impatient... Désormais, il ne fait pas de doute qu'il a fait le choix d'entrer, à mi-parcours du quinquennat, dans la course aux primaires à gauche. Et, quoi de mieux pour fédérer les frondeurs que de prendre la tête d'un débat qui, non seulement agite les députés socialistes, mais bien au-delà le cercle des experts ?.. La crise économique de la zone euro, la panne de croissance de l'Allemagne elle-même, l'absence de résultats de la politique française semblent donner du crédit aux partisans des bonnes vieilles recettes keynésiennes : faire de la relance par le biais de la demande. L'ennui, c'est que l'on ne voit pas où sont les marges de manœuvre pour injecter du pouvoir d'achat dans une économie en panne, dans une société celles des entreprises, les plus petites notamment, qui sont aux abois et perdent confiance et celle des citoyens qui, concrètement, ces jours-ci encore, prennent la mesure du poids supplémentaire de l'impôt. La raison voudrait au contraire qu'on encourage les Français à desserrer leur épargne pour favoriser l'investissement productif au lieu de quoi la montée ininterrompue du chômage les plonge dans la crainte de l'avenir.

La saillie d'Arnaud Montebourg prélude sans doute à un possible départ du gouvernement et une campagne personnelle. Les prochains conseils des ministres de ce gouvernement, en voie de fracture ouverte, nous édifieront sur ce qu'il reste de l'autorité du couple à la tête de l'exécutif. François Hollande peut chercher à minimiser une fois encore les désaccords au sein de son équipe et de sa majorité -ou ce qu'il en reste au-delà de l'arithmétique- et Manuel Valls renoncer à affirmer sa place de premier ministre résolument catalogué à droite : de toute façon, ils sortiront encore plus affaiblis de cette épreuve. La situation en cette rentrée s'annonce plus incertaine et dangereuse que jamais, depuis bientôt deux ans et demi.

 

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