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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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07/04/2012

Ecologie : le rendez-vous manqué

On aurait donc pu espérer que la campagne présidentielle de 2012 donnerait lieu à un vrai débat. Peine perdue. Entre le déni et l'inaudible, l'écologie est le plus souvent reléguée au rang des préoccupations subalternes, simple sujet de récupérations purement électoralistes. Déjà, avant même que la campagne ne commence, Nicolas Sarkozy ne s'était pas privé de flatter la profession agricole qui le plus souvent n'en demandait d'ailleurs pas tant. Un côté, « l'environnement ça suffit » qui ne fût sans doute pas pour rien dans les distances que Borloo commença à prendre avec l'homme de l'Elysée. Mais, après tout, ne revenait-il pas aux écologistes de Europe Ecologie Les Verts de relever le défi ? Le choix idéologique d'une candidate, nommée Eva Joly, en lieu et place d'un choix pragamatique, celui de Nicolas Hulot leur fait en partie manquer le rendez vous avec l'opinion que les résultats des élections précédentes leur autorisaient, légitimement.

Les Verts, et Cécile Duflot, se consolent sans doute en pensant que le PS a pris des engagements pour leur cèder des circonscriptions législatives. Mais, outre que les promesses d'hier ne sont pas forcément garanties pour demain,le nécessaire débat surla place de l'écologie politique dans le redressement du pays se résume à quelques polémiqueshautement symboliques. Fermer la centrale de Fessenheim ressemble fort à un gage que François Hollande peut donner à EELV pour la plus grande satisfaction de Nicolas Sarkozy, trop content de prendre le pays à témoin de son « irresponsabilité. »

Il aurait pourtant semblé important de débattre en ces temps de chômage de masse, de sous-emploi, de crise industrielle, des opportunités offertes par la mise en route d'une croissance plus économe en énergie, pour ne pas dire plus « verte ». Quelle politique des transports ? Quelle place intelligente pour le photovoltaïque, d'abord encensé au moment du Grenelle et ensuite jeté aux oubliettes ? Quelle politique du logement intégrant l'impératif énergétique ? Quelle approche de la question la plus en plus évidente du réchauffement climatique dans la conduite de l'économie ? Autant de sujets effleurés ou oubliés. Et quelle stupéfaction d'observer le mouvement écologiste se chamailler pour savoir si Jean-Luc Mélenchon est fréquentable par les électeurs,au prétexte qu'il attire, avec les mots du tribun pour le dire, les déçus d'Eva Joly.

Entre un candidat de droite qui, soyons en certain, saura flatter au moment voulu l'électorat écologiste et son adversaire de gauche qui sera obligé d'être sur la défensive - on pense au nucléaire - l'écologie ne pèsera pas lourd dans l'emballage final. Et la classe politique française, cette fois encore, aura manqué une occasion de préparer intelligemment l'avenir.

Joël Aubert

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