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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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27/11/2018

Emmanuel Macron garde le cap mais flatte la « base »

 

Acceptons-en l'augure, et même l'idée que ce jeune président qui n'a jamais connu la dimension locale de la politique, à la différence de ses prédécesseurs, peut faire des progrès. Mais, quand il avance que les solutions à la crise actuelle, incarnée par les revendications multiformes des "gilets jaunes", émaneront de la base mesure-t-il vraiment le risque qu'il encourt? Il n'est que voir les réactions hostiles qu'a suscité, en leur sein, l'autoproclamation d'un groupe qui se veut représentatif et qui, d'ailleurs a été reçu par le ministre de la transition écologique... On aurait tort de croire que l'activisme actuel va s'éteindre comme par enchantement.

Emmanuel Macron a certes repris l'idée, défendue ces jours-ci par François Bayrou, d'une taxe flottante en fonction des cours du pétrole brut mais n'a pas donné suite à la proposition d'un moratoire au 1° janvier prochain, avancé en particulier par douze présidents de Région. Il est vrai que le refus préalable de changement de cap, très net et fort du premier ministre, lui interdisait un vrai retour en arrière, sauf à créer des tensions au sommet de l'éxécutif. Et puis comprenons que le pouvoir, déjà pointé du doigt pour sa timidité à aborder la question de la transition énergétique, depuis la démission de Nicolas Hulot, s'est enfermé dans une contrainte budgétaire voulue par le président pour cause d'engagement européen et d'ailleurs accentuée par des prévisions de croissance à la baisse. Le Haut Conseil pour le Climat mis en place, sur fond de crise sociale, n'a pas vocation, en tout cas, à apporter des réponses politiques au défi énergétique du pays.

Au moins connaît-on désormais les premiers choix présidentiels en la matière. Le nucléaire restera pour longtemps encore le coeur du dispositif national ; les fermetures annoncées de quatorze réacteurs de première génération, si jamais elles voient le jour, ne le seront qu'à l'horizon 2035, c'est à dire dix ans plus tard que ce que le schéma initial avait imaginé, tandis que les affirmations de principe sur les énergies renouvelables - éolien, photovoltaïque notamment - sont encore loin de connaître des applications significatives. Du coup, on ne s'étonnera pas, non plus, que la déception soit au rendez vous de ces premières annonces présidentielles, à la fois parmi l'opposition de droite mais aussi au sein des ONG, de EELV, pour ne pas parler des leçons façon Mélenchon France Insoumise et Le Pen Rassemblement National. Il est vrai que les responsables de LREM ont accueilli avec "enthousiasme" l'idée de consulter les gilets jaunes, à la base...

 

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