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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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07/04/2019

Europe sociale: le Parlement s’entend pour protéger les chauffeurs routiers

 

Les Polonais sont en colère; leurs journaux en témoignent méchamment en hurlant au "protectionniisme", "à la violation des règles du libre marché". On comprend pourquoi quand on sait que leurs transporteurs réalisent près d'un tiers du transport de marchandises au sein de l'Union. Demain, il leur faudra rémunérer leurs conducteurs sur les bases du salaire minimum du pays qu'ils traverseront, par exemple l'Allemagne ou la France. Et ils devront, aussi, faire en sorte qu'ils dorment dans un lit d'hôtel plutôt que dans leur cabine. Un vrai scandale n'est-ce pas? ..

On objectera que pour en arriver là il aura fallu beaucup de temps, trop de temps, et que sans doute la proximité des élections européennes du 26 mai n'est pas étrangère à cette avancée, sur le chemin tellement encombré d'une Europe sociale. Certes, et un homme, qui fût un député européen de première ligne, avant de devenir député de notre assemblée nationale rappelle, sans en rajouter, combien il dut s'employer pour y faire voter la loi du 10 juillet 2014, contre le travail détaché... Oui, Gilles Savary, battu en 2017, a raison de dire que son combat aura été à la source de la directive européenne générale, adoptée en mai 2018, dont Emmanuel Macron a tenté de faire un étendard... Et, cela vaut assurément un coup de chapeau, lucide. Encore n'évoque-t-on pas, ici, les épisodes successifs de la bagarre législative, force amendements et la soumission aux pressions, venues des Etats, du président du parlement, l'italien Antonio Tajani qui, le 28 mars encore, avait annulé de l'ordre du jour, la mise au vote de la directive. Ce rappel éclaire la rude mécanique européenne et, d'ailleurs, le dossier n'est pas clos puisque, maintenant, il va arriver sur la table du Conseil européen. Alors, le débat sur cette fameuse gouvernance européenne que l'on essayait de distinguer dans la séance, en manière de cacophonie, que France 2 a initiée cette semaine, ne pourra pas rester vain. Il faudra qu'il soit au coeur de la prochaine mandature et cela dépendra, aussi, du vote du 26 mai et des alliances futures, au sein du Parlement. En tout cas soyons certains que ce n'est pas en cautionnant les discours anti-européens, sur le mode "la Nation d'abord" que l'on fera progresser cette Europe sociale, victime d'un dumping qui découle des choix faits d'un élargissement à marche forcée de l'Union, après la chute du mur de Berlin...Mais cela est une autre histoire.

 

 

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