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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/03/2008

Football: le mal à la racine

Il fallut, l'an passé qu'un supporteur du PSG prenne un coup de couteau et en meure pour que l'on découvre que ce milieu, en effet, ne recèlait pas que des individus frappés de crétinisme. Le foot et pas seulement au Parc des Princes, dans l'antre du PSG, trimbale au coeur des tribunes de ses stades beaucoup de jeunes gensqui ne trouvent rien de mieux, pour tuer le temps, que d'insulter leurs homologues, sinon les joueurs eux-mêmes. L'insulte raciste est d'ailleurs la plus répandue et, certains grands pays de football, comme l'Espagne ou l'Italie ont le plus grand mal à endiguer le phénomène. Nous y venons, aussi, comme l'insulte à caractère racial de Ouaddou, le capitaine marocain de Valenciennes l'a rappelé, voilà quelques semaines, à Metz. Et ce ne sont pas les seules sanctions contre le club et celle, demandée de trois mois de prison avec sursis pour le supporteur messin, qui mettront fin à cette contagion. Le mal est profond; il appelle non seulement l'interdiction définitive de stadespour ce genre d'énérgumènes mais aussi, et sans délai, des états généraux du football français et européen.

Il faut tout reprendre, et ne pas seulement se préoccuper de recruter, au sortir de l'enfance, des jeunes joueurs auxquels on va apprendre la panoplie des gestes techniques indispensables. Les clubs dont certains font de grands efforts pour nouer des relations confiantes avec les supporteurs doivent exiger, dans le cadre d'une vraie charte nationale, que les valeurs de respect soient incluses dans le contrat qu'ils doivent signer, d'un commun accord. Il est inacceptable que les supporteurs accueillent leurs homologues et les joueurs visiteurs avec, à tout le moins, la panoplie habituelle du genre: " parisiens ou marseillais enculés ". Et cecisous le regard, vaguement désolé, de gens distingués qui, dans une tribune présidentielle, pensent que pareils propos sont inévitables. Désormais, les joueurs, les entraîneurs se saluent avant le match; il doit en être de même des supporteurs ou de leurs représentants, et ce doit même être une condition sine qua non pour être admis au stade. Bien d'autres initiatives marquées du sceau de la pédagogie peuvent être entreprises. Encore faut-il que l'enjeu qui se résume à quelquesdizaines de millions d'euros en plus ou en moins ne tue pas l'esprit du jeu. Et là, Messieurs les dirigeants, vous qui n'avez pas de mots pour juger les arbitres ou railler vos homologues, commencez donc par montrer l'exemple.

Joël Aubert

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