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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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15/01/2011

France-Tunisie: Allez Nicolas, allez François un effort svp!

Oui, on aimerait que quelques internautes géniaux aient pénétré le secret de cette conversation des deux majors de l'exécutif. Car la France, face à la révolution tunisienne en marche, a surtout brillé par la discrétion de ses voix officielles. Sans doute, pensait-elle, cette France-là, que l'indéboulonnable Ben Ali et son abominable police politique viendraient à bout de cette révolte. D'ailleurs, si n'avait été le cas, notre ministre des Affaires Etrangères n'aurait pasfait ces incroyables offres de service au régime honni pour expliquer à ces « forces de l'ordre » le bon usage de la matraque.
Disons-le sans détour, nos gouvernants, à part quelques propos obligés n'ont pas été à la hauteur de cet événement inouï, inouï en tant que tel par la puissance et la résolution de ce peuple, dont les élites éduquées et culturellement si proches de nous, étaient au premier rang des insurgés. Avions-nous oublié la souffrance et l'humiliation d'une génération qui était née avec le nationalisme intransigeant d'Habib Bourguiba, le père de la nation? Ce Bourguiba tenant tête admirablement, voilà cinquante ans, à De Gaulle et le sommant de quitter Bizerte, ultime présence militaire du colon d'hier. De le quitter, au nom même d'un avenir à construire, ensemble, entre deux nations que l'histoire partagée ne pouvait que rapprocher.
Ont-ils entendu nos gouvernants le cri lancé dans notre langue par ces milliers de gens que rien n'auraient arrêté et qui sont tombés, nombreux, sous les balles d'une police assassine ?
Une révolution à vos portes, dans ce Maghreb toujours aussi lourd d'incertitudes, ce n'est évidemment pas un don du ciel quand on s'arc boute pour défendre nos démocraties contre les risques de l'islamisme radical. Et, à cet égard, nos présidents successifs, de gauche comme de droite, ont trouvé en Ben Ali unpresque « parfait allié objectif. », un allié qui a installé la corruption en règle de gouvernement et a muselé toute expression démocratique.
Maintenant, il leur reste à ces gouvernants, à croiser les doigts pour que la Tunisie, après un pareil bouleversement, ait la force de résister au chaos. Ce ne sera pas aisé tant les forces démocratiques ont été bafouées, dispersées, écrasées. Il leur reste à faire comprendre qu'ils se sont trompé car il n'y a rien de déshonorant à reconnaître pareille erreur quand un peuple vous rappelle les vraies valeurs de la démocratie. Allez Nicolas, allez François un petit effort, svp.

Joël Aubert

1.Réjouissons-nous: Nicolas Sarkozy a parlé ce 15 janvier ! "Depuis plusiuers semaines le peuple tunisien exprime sa volonté de démocratie. La France, que tant de liens d'amitié unissent à la Tunisie, lui apporte un soutien déterminé."

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