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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/12/2016

François Hollande, choisit la lucidité et renonce à une nouvelle candidature

Il ne pouvait pas sous-estimer le risque d'absolue d'humiliation que le peuple français lui aurait probablement infligé, à commencer lors de la primaire de gauche qui va, quasiment d'ailleurs, se résumer à une primaire socialiste. Le moment viendra où il faudra tenter de creuser cette question centrale dans l'exercice du mandat de François Hollande. Ce ne sont pas ses compétences intellectuelles, non plus que son rapport naturel au peuple qui auront été en question tout au long de ces années; c'est le sentiment qu'il n'avait pas été, en tout cas qu'il ne l'avait été que trop peu souvent, l'homme de la situation. Il a pourtant montré, aux moments les plus graves, qu'il était capable de prendre des décisions conformes à la logique de nos institutions. Et, à ce pouvoir considérable que depuis que De Gaulle l'a voulu à sa hauteur, dans une période où la 4° république s'effondrait face à la gravité de la situation à laquelle elle ne savait plus répondre en Algérie. Seulement, il en aura été de ce quinquennat, comme d'une certaine manière il en fût du précédent, c'est à dire un moment où les difficultés que le nouveau monarque présidentiel doit affronter, à commencer par les réformes nécessaires dans un temps plus court, sont telles qu'il est très vite enfermé dans une manière de gestion politique impossible, s'engageant sur le chômage sans grand pouvoir, face à une opinion en attente. Repensons aussi, par exemple, un instant, au débat sans fin pour aboutir à la loi sur le non cumul des mandats qui doit voir le jour à compter de l'an prochain. Fort de sa légitimité de nouvel élu, François Hollande n'avait qu'à prendre à témoin le pays de sa volonté de l'imposer. et ceci au nom d'une oxygénation nécessaire du rôle de l'élu dans un contexte où la politique est raillée jusqu'à la caricature. Un référendum aurait assis son magistère et sa majorité n'aurait pas pu s'y opposer.

Oui le temps viendra d'une intéressante analyse de la fonction présidentielle ces dix dernières années. Elle sera d'autant plus nécessaire à entreprendre que, déjà, il ne nous a pas échappé qu'un certain François Fillon avait l'intention de renverser la table très vite et très fort s'il l'emportait: les ordonnances certes que ne reniait pas non plus Alain Juppé mais le référendum aussi...

En attendant, l'annonce quand même surprenante du président de la république ouvre nettement le jeu à gauche. On n'attend plus que la candidature de Manuel Valls qui pour être nécessairement solidaire du bilan de François Hollande va se lancer dans la primaire, sans le même handicap que l'homme qu'il a servi. Un Valls qui sur le mode de l'autorité ne manquera pas de capacité mais qui va devoir tenter de redonner du crédit à une ligne social-démocrate, battue en brèche au sein du PS, détournée par la candidature d'un Montebourg  et débordée par la surenchère de Jean-Luc Mélenchon. Soyons au moins sûrs d'une chose c'est que si les électeurs de la primaire socialiste choisissent Manuel Valls, le débat présidentiel, dont François Hollande a esquissé le théâtre idéologique, sera rude sur le terrain droite-gauche, après le succès d'un François Fillon marqué lui-même d'une forte empreinte idéologique. Mais nous n'en sommes pas là, loin s'en faut, et puis prenons garde n 'est-ce pas à ne pas nous placer, même sur le seul terrain du commentaire, à la place des électeurs de l'autre primaire à venir....

 

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