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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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09/09/2012

François Hollande ne craint pas la rigueur

Ce Hollande là, brocardé sur tous les tons par une opposition qui ferait bien de se regarder dans son beau miroir et par une presse qui pointe les couacs au sein du gouvernement, a bien dû changer de braquet. Aura-t-il convaincu ? En tout cas, il n'a pas fait dans la langue de bois, promettant sans doute avec une trop forte dose d'optimisme que dans deux ans le redressement serait amorcé. D'ici là pour tenir l'objectif de ramener le déficit à 3% du PIB, ce qui ne sera pas aisé avec une croissance que le chef de l'Etat a revu à la baisse – 0,8% - la thérapie devrait être de choc. A commencer par celle administrée aux ménages et aux grandes entreprises ; l'Etat devant apporter par des économies le tiers de la somme nécessaire à un début de rétablissement.

François Hollande, prenant la mesure de la gravité de la crise dans laquelle nous sommes à peine entrés, se donne un agenda qu'il semble vouloir précipiter, avec l'emploi comme priorité, conscient que le pays peut entendre la vérité mais, tout autant, que les décisions ne sauraient attendre trop longtemps. Ainsi en est-il de LA question qui est au cœur du mal français : la compétitivité de notre économie. Il croit encore possible la remise à plat de notre système de protection sociale et voudrait bien que les partenaires sociaux, encouragés par l'Etat, la décident eux-mêmes. Un fameux défi pour un chantier amorcé en juillet par une grand messe et qui doit reprendre maintenant avec la rigueur d'un calendrier. D'ores et déjà la ligne de partage semble inéluctable au sein des centrales syndicales entre la CFDT, plus que jamais consciente des enjeux généraux et la CGT et FO qui restent sur une ligne de défense classique.

De toute façon, et quel que soit le climat social des prochaines semaines et mois, la gauche n'a guère le choix si elle veut tenir parole, notamment au sein de l'Union Européenne. Car, ne nous leurrons pas: le vrai rendez vous de la France, dès le tournant de l'année 2013 et même peut être avant, c'est avec les marchés, la spéculation, qu'il aura lieu. Hollande le sait. Et s'il peut se réjouir que le président de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi, ait abattu une forte carte en s'engageant à racheter la dette des états et, du même coup en donnant une bouffée d'oxygène aux pays du sud, Italie et Espagne, il n'ignore pas que la France est l'autre maillon faible de l'Europe. Le sauvetage de l'Union repose, désormais, pour une grande part, sur le sérieux de la France.

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