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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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27/08/2019

G7 : Macron joue Trump et la diplomatie fait le reste

 

Affaire de leadership européen oblige mais, aussi, volonté de s'affirmer comme figure en mesure de tenir tête à Donald Trump, sinon à lui faire partager certaines de ses convictions, sur le mode « Donald, je vais sur votre terrain et, laissez-moi vous expliquer comment nous pourrions faire autrement". L'avenir nous dira ce qu'il restera de ces journées au sommet et, notamment, de cette initiative qui s'est voulue spectaculaire de l'arrivée imprévue du ministre des affaires étrangères iranien dans les coulisses du sommet, signe que la médiation française est jugée utile à Téhéran. Trump avait donné son aval mais il a été embarqué dans une dynamique nouvelle qui, au fond semble l'arranger, avec une France dans ce qu'elle sait faire de mieux sur le plan international : se proposer pour rechercher la paix... ce n'est par hasard, répondant aux questions de Anne-Sophie Lapix, si le président a cité De Gaulle...

L'autre ébauche d'alternative à l'affrontement dans les relations internationales a donc trait au commerce et aux surenchères Etats-Unis-Chine. Et, sans préjuger de résultats rapides, il n'est pas indifférent que pour sortir du bras de fer avec les ténors de l'économie numérique, les GAFA, que la France a décidé de taxer, le moins que l'on puisse dire sans excès, Emmanuel Macron ait cherché à contourner la difficulté. Pour remettre en route ce multilatéralisme dont il s'est voulu le héros, et s'appuyant sur la direction française de l'OCDE, il a déplacé le centre de gravité du débat vers une Organisation Mondiale du Commerce et ses imperfections. Une négociation sans doute de longue haleine doit s'engager où il sera question d'une fiscalité internationale...

Quant au climat, il n'en aura été question qu'à travers l'ampleur prise par les incendies de la forêt amazonienne et les propos abominables du président d'extrême droite brésilien. Il n'est pas sûr que les quelques crédits européens annoncés pour entreprendre la « reforestation » soient décisifs mais l'affaire a pris une dimension planétaire telle qu' Emmanuel Macron, sur France 2, s'en est emparé allant jusqu'à préciser, grâce à la pugnacité de Anne-Sophie Lapix, sa position sur la non participation de la France à l'accord européen avec le Mercosur. Une mise au point qui ramènera à de plus justes appréciations sur ce qui a été compris comme un refus pur et simple. Et, puisqu'il faut boucler la boucle de la pédagogie, l'hôte de l'Elysée s'est fait le chantre de l'indépendance, à obtenir, de l'Europe, et singulièrement de la France en matière de protéines végétales. Ou, quand le soja importé est au cœur des relations internationales et de l'urgence climatique ..

A part cela, dans un complément bien calculé, Emmanuel Macron a cherché à calmer le jeu sur la réforme à venir de la retraite, allant jusqu'à affirmer qu'il préférerait un accord sur la durée des cotisations plutôt que sur la modification de l'âge légal. De l'international au franco-français une rentrée qui s'est voulue très présidentielle.

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