icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
03/02/2013

Google et l’Etat font la paix pour 60 millions d’euros

Cet accord dont il est dit qu’il s’appliquera à la presse d’intérêt général et politique, celle qui est reconnue par un numéro de la Commission paritaire des publications et agences de presse, - c’est le cas de notre journal en ligne – intervient, en effet, à un moment où la presse se demande comment survivre et, quand elle survit, comment trouver les moyens de son développement.

Le modèle économique traditionnel de la presse quotidienne reposait sur les recettes liées à la double vente des journaux, à des lecteurs d’abord, à des annonceurs ensuite, la publicité dans les années fastes apportant d’ailleurs des ressources supérieures à celles issues de la vente en kiosque ou des abonnements. Un système qui permit, longtemps, de proposer au lecteur des journaux dont le prix de revient était supérieur au prix de vente, les aides à la presse apportant une manne importante dont aucun éditeur ne se passerait, et dont l’Etat se prévalait au nom de l’impératif démocratique.

Les temps ont changé. L’émergence du net, plus encore que la création des quotidiens gratuits type Métro ou 20 minutes, la sophistication des outils –smartphone et tablette –  contraignent les éditeurs à accélérer le passage du papier au numérique. Et, ceci, dans un contexte où la gratuité de l’information s’est imprimée dans le cortex du public, d’une grande partie de citoyens éclairés qui ne se posent guère la question de savoir si le travail des journalistes, celui des graphistes, des développeurs méritent salaire. S’il est  le garant de ce que l’on appelle la qualité de l’information.

La presse quotidienne papier qui a engagé, de bonne heure, l’indispensable mutation est à la recherche de nouveaux équilibres et semble pouvoir y parvenir; celle qui a pris du retard, la presse régionale notamment, relève ce défi dans des conditions très difficiles. Quant aux médias numériques, si l’on fait exception de Médiapart qui a réuni à sa création des moyens financiers considérables et dégage désormais des bénéfices par le biais de ses quelques 60.000 abonnements, ils se battent pour continuer leur mission. C’est notre cas, celui de ceux qu’on nomme les « pure players » qui voient, chaque jour, croître l’intérêt de leurs lecteurs et annonceurs et ont conscience d’écrire une nouvelle page, passionnante, de l’histoire de la presse.

L’accord Google dont on ne sait encore comment il sera appliqué et qui, d’ailleurs, ne fait pas l’unanimité parmi les éditeurs de la presse numérique, ne bouleversera pas le cours de cette histoire. Celle-ci s’écrit, d’abord, chaque jour en un mot qui ne compte pas moins de neuf lettres : confiance. Faites confiance amis lecteurs à ceux qui font vivre le pluralisme, ici, au coeur de leur région.

1. le chiffre d’affaires de Google 2011 en France est estimé entre 1,2 et 1,4 milliards d’euros liés aux retombées publicitaires sur internet; la société aurait payé quelques 5 millions d’euros au titre de l’impôt sur les sociétés.

Lien vers le communiqué de Google
La dépêche de l'AFP reprise par Libération
Le communiqué du Syndicat de la Presse Indépendante d'Information en Ligne

A lire ! Éditos précédents