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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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25/09/2016

Harkis: une reconnaissance qui ne réparera jamais l’oubli

Certes l'époque est propice à tenir des promesses et on aura remarqué que dans la foulée du chef de l'Etat qui avance à grands pas vers la confirmation d'une nouvelle candidature, les Sarkozy et autre Le Pen n'étaient pas loin.

Qu'importe : en ces temps où l'accueil provisoire de quelques dizaines de réfugiés, voulu par l'Etat dans le cadre du démantélement de Calais, suscite la fronde organisée d'une municipalité girondine, il est toujours utile d'appeler l'Histoire à la rescousse, de penser aux conditions que l'Etat français a imposées à ces soldats qui avaient défendu ses couleurs en Algérie.
La fin de la guerre d'Algérie, les accords de paix d'Evian de mars 1962, n'allaient pas seulement déboucher de façon convulsive sur le rapratiement des pieds noirs, de ce million de français d'Algérie qui portaient tous, et indifféremment, le poids de l'héritage colonial ; ils allaient entraîner la mort d'européens qui avaient pu croire que leur destin resterait à jamais lié à celui de l'Algérie et le massacre, à l'initiative du FLN, de dizaines de milliers de ces soldats musulmans qui avaient choisi le drapeau français et que l'on avait enrôlés. Ceux qui en réchappèrent allaient connaître, dans cette France où ils débarquaient, un destin tragique. Volontairement parqués dans des camps, comme ce sinistre camp de Bias en Lot-et-Garonne que nous découvrîmes le cœur serré.  Oubliés de la Nation, en révolte comme ils l'osèrent en 1975 pour tenter de sortir de cette relégation monstrueuse, dont il faut rappeler, aussi, que De Gaulle ne se soucia guère.

Les générations ont passé; les fils et petits-fils le plus souvent doublement victimes du fait de leur origine, ont relevé la tête mais l'Etat n'a jamais vraiment fait preuve d'une volonté de réparation. Ce n'est pas un hommage solennel qui pourra, à jamais, rétablir cette grande injustice. Au moins réchauffera-t-il le cœur de ces hommes survivants et des familles que nous avons voulu ignorer.

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