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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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19/01/2020

Humeurs d’hiver… ou de début de Printemps? Le réchauffement est bien là

Nous sommes en tout cas bien loin des -15 - 20 de ces jours de janvier 1985 où le vieux palmier rendait l'âme devant la maison et, bien sûr, de ces températures polaires de février 1956...Aurons-nous donc une nouvelle année encore plus chaude ? En tout cas des phénomènes météo souvent extrêmes, comme ces tornades qui ont ravagé, chez nous, le village de Serres-Sainte-Marie dans les Pyrénées-Atlantiques le mois dernier où ces inondations que l'on annonce monstrueuses et qui, ces heures-ci, font trembler la Catalogne et les Pyrénées-Orientales ?

Il était tentant de relire ces lignes écrites d'il y a un an alors que l'hiver restait plus qu'improbable. "Oui, 2018 et cet extraordinaire baromètre – thermomètre – du réchauffement climatique auront marqué une étape dans la prise de conscience citoyenne. Insistons : citoyenne car, si n'était la démission en manière de témoignage d'impuissance de Nicolas Hulot, on ne peut pas dire que la classe politique de notre pays se serait signalée par son audace en la matière. Oh ! Bien sûr il était toujours facile, lors d'une apparition à Katowice lors de la COP 24, de rappeler qu'il fallait faire des efforts considérables pour respecter la feuille de route de la COP 21, celle de Paris voilà bientôt cinq  ans, et que le monde y allait toujours de bon cœur en rejetant toujours plus de gaz à effet de serre." Depuis la COP 25 à Madrid a fait pire encore : elle a acté la fracture planétaire et la vieille Europe est bien seule face au déni américain, au cynisme chinois, au nationalisme indien..

 

"Ne nous étonnons donc pas que la pétition pour attaquer en justice l'Etat et son «  inaction », ait rencontré un si grand succès : plus de deux millions de signatures en à peine plus d'un mois. Elle avait d'abord une haute valeur symbolique avant que d'espérer connaître une improbable efficience juridique; elle témoigne surtout de l'angoisse d'une génération qui n'est pas constituée que de « bobos » - le qualificatif est devenue un paravent commode pour souligner que seuls ceux qui souffrent le plus de leur condition sociale et économique auraient, en quelque sorte, le droit de ramener cette affaire de réchauffement à sa gestion quotidienne -

La grande question, celle qui est au cœur de ce défi, est inséparable, en effet, du modèle de développement qu'il nous faut refonder et reconstruire. Refonder ? Certes, puisque nous savons que les énergies fossiles, à bon marché, sur lesquelles nous avons bâti la croissance s'épuisent. La Norvège vient d'ailleurs de prendre une décision que l'on peut qualifier d'historique en renonçant à forer l'Articque riche en pétrole.

Reconstruire ? Assurément et, à nos yeux, pas seulement en criant à la décroissance et en clivant les comportements mais, au contraire, en organisant et partageant, à forte échelle, d'autres manières de produire des aliments et de les consommer, de fabriquer des produits manufacturés durables, traduisons de longue vie, et en les privilégiant dans nos usages domestiques comme dans nos outils d'entreprise, de partager aussi des services comme déjà nous sommes capables de le faire dans nos déplacements. Ici et là, un mouvement s'amorce et il est significatif et remarquable qu'il naisse là où l'anonymat recule, où les citoyens se rencontrent, côtoient et interpellent, en bonne intelligence, leurs élus plutôt qu'en distillant à leur égard des propos de haine.

C'est de la somme des initiatives organisées, coordonnées et soutenues par les associations, les groupements, les coopératives, les collectivités, de la plus modeste commune à la grande Région en passant par l'intercommunalité, le département, que le socle d'un nouveau modèle de développement doit naître, à moins qu'il ne s'agisse de chercher à survivre ensemble."

 

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