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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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09/10/2016

Humeurs d’automne: Il n’y a pas que l’amour fou…

A ceux de mes consoeurs et confrères qui s'étonnent de la mise en valeur maximale de cette correspondance, regrettant que l'information, de nos jours réponde de moins en moins à un souci de hiérarchisation - de ce qui est important ou le semble et de ce qui l'est moins - je ferai simplement remarquer que l'époque aime bien découvrir ces contes qu'elle considère, comme quelque peu immoraux, là où l'éditeur prétend ne défendre que l'élan poétique d'un homme de pouvoir. Et puis il nous reste toujours la possibilté de rouvrir Aragon et de plonger dans « les yeux d'Elsa »

Ce beau dimanche d'octobre j'ai retrouvé avec bonheur le village de Bernède. Bernède et ses 200 et quelques habitants, perché sur les côteaux gersois, à deux pas d'Aire sur l'Adour. L'ami Bernard Duviau, complice des belles heures de débat à Barcelonne du Gers est, à Bernède, l'âme des Festi Cultures. Un rendez vous agreste à l'heure où les maïs achèvent de mûrir et où le Madiran s'élabore dans les caves de Viella et de Saint Mont. A Bernède on a ramassé le maïs à la main, pressé le raisin à l'ancienne et fait la digestion, après la poule au pot, en y allant de bon coeur pour l'espélouquère... Traduisons le dépouillage des épis de maïs. Des moments et  des gestes qui ressuscitent des temps forts de la vie paysanne. Ils attirent, venant de bien au-delà de Bernède, celles et ceux que passionne l'évocation de la vie d'un village accroché à sa terre et qui se bat pour créer les conditions d'un renouveau collectif. A Bernède, assis sur les tas d'épis, j'ai pris part à l'espélouquère avec, devant moi, un mioche qui ne devait pas avoir six ans et qui, dépouillant les épis, les jetait avec conviction dans la baste installée à nos pieds. Au moins me disais-je en voilà un à qui il ne sera pas nécessaire d'apprendre à distinguer un épis de maïs d'un épis de blé... A l'évidence, ici, le village reste le lieu privilégié  de la vie d'une communauté. Ce n'est plus vrai partout, et singulièrement dans ces communes péri-urbaines de nos métropoles où il est si souvent difficile de tirer le fil entre hier et aujourd'hui. Aucune nostalgie dans ce propos juste le constat qu'il faut se bouger, ne renoncer à rien pour lutter contre l'anonymat et faire renaître des solidarités.

Au fait j'allais oublier une humeur particulière, celle ressentie après le voyage de François Hollande en Corrèze ce week end. N'a t'il pas ressuscité le projet de Ligne à Grande Vitesse entre Limoges et Poitiers?  Certes le président l'a laissé entendre: il n'y a pas d'argent mais on va nommer quelqu'un au ministère pour réfléchir à la question. Allez n'en doutons pas voici une promesse qui ne coûtera pas bien cher.

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