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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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31/05/2015

Juppé-Sarkozy: des sifflets qui en disent long ….

On n'a pas fini de gloser sur l'impossibilité d'une pareille configuration d'un gouvernement de la France, et même sur les dangers qu'elle comporterait, en particulier en faisant le jeu des extrêmes, à droite comme à gauche. Hubert Védrine ne craint pas, à côté d'un manque de compétitivité de l'économie française, de pointer une manière d'absence de « compétitivité psychologique » des Français, leur invraisemblable perte de confiance. Il continue, en vieux sage, de croire qu'un candidat qui mettrait en avant un programme convaincant pour surmonter les appréhensions des Français, à l'égard de la réforme, aurait ses chances. Une ligne politique qu'Alain Juppé cherche, au fond, à emprunter par opposition à celle d'un Sarkozy qui, dans la vieille tradition bonapartiste chère au militant UMP, reconverti « républicain », annonce la couleur sur le mode autoritaire... à droite toute, et tous azimuts.

Le débat dont les fameux sifflets ne sont qu'un pâle reflet n'est pas, lui, anecdotique. Quand Védrine appelle une réforme de l'Etat qu'il juge « obèse » ou quand il ose avancer que notre système de protection sociale, n'encourage pas le travail, il souligne l'importance d'entreprendre une analyse approfondie d'un dispositif qui a ses mérites pour éviter, à court terme, le pire, mais fige la société française dans ses blocages et dans la conviction étroite qu'on ne « s'en sortira pas ». Peut-on simplement rappeler, au risque d'être politiquement incorrect, que le contenu du mot austérité n'est pas le même dans notre pays qu'en Espagne ou au Portugal ? Il faut s'en réjouir mais préparer, aussi, des réponses nouvelles qui redonnent confiance et peuvent remettre en route trop de jeunes désabusés et un grand nombre de séniors, comme vaincus d'avance. La gauche qui s'attaque au sale boulot est, idéologiquement, la plus mal placée pour réussir, seule, à relever pareil défi. C'est ce qui explique, en partie, aujourd'hui, le niveau de confiance dont jouit, à priori, dans l'opinion un homme comme Juppé. Mais pour lui, avec un parti rebaptisé sur mesure pour Sarkozy, le défi est très grand.

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