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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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19/02/2011

L’épi sur la tempe et les algues, en manière de pâté de sable, étaient juste de trop…

Le métro, du côté de Montparnasse, tenait lieu de média pour France Nature Environnement, lancée dans une campagne d'affichage en manière de sommet de la provocation. Passons sur les péripéties judiciaires, la plainte du président du conseil régional de Bretagne Yves Le Drian, les interdits de la RATP, la main sur le cœur des écolos qui jurent, quasiment, qu'ils n'ont pas voulu de mal aux agriculteurs... juste répéter «ce qu'ils disent depuis quarante ans », à savoir qu'il « faut changer de modèle agricole ». Et disons, sans détour, que ce n'est pas comme ça qu'on y arrivera. Mais plutôt comme cela se passe déjà dans les instances telles « Ecophyto 2018 », où se côtoient organisations agricoles et écologistes, qui se fixe pour objectif de parvenir à réduire, de moitié, à cet horizon, l'usage des pesticides. Et y parvient, ici et là, de façon expérimentale.

Alors pourquoi pareille provocation ? Cherchons du côté de la politique, de feu le « Grenelle de l'environnement », cher à l'ex-ministre Jean-Louis Borloo ; les propos intempestifs de l'homme de l'Elysée - " toutes ces questions d'environnement, là aussi, ça commence à bien faire" - destinés à se rabibocher avec les agriculteurs n'avaient rien arrangé.
La vérité, aujourd'hui, c'est que l'agriculture française est engagée dans un grand chantier où l'impératif environnemental n'a jamais été aussi fort. Toute occupée à produire et à vendre, souvent au moindre prix, dans un contexte de folle flambée des matières premières (1), l'agriculture française agit pour être de plus en plus propre mais ne le fait pas savoir. Pas un seul discours, cependant, de responsable professionnel ou de syndicaliste qui omette de rappeler les « attentes sociétales », pas une journée sans que l'on apprenne de nouvelles conversions au bio, pas un salon où on ne découvre de nouveaux produits de qualité dont le cahier des charges répond à des obligations précises.
Ce n'est certes pas le meilleur des mondes surtout quand on est, trop encore, tributaire de produits importés de pays qui se foutent de l'environnement et arrosent leurs sols de pesticides. On pense à l'élevage. Mais les progrès sont considérables et doivent être encouragés. Et si nous parions que France Nature Environnement, sans aller à Canossa, participera activement à la probable campagne de... Nicolas Hulot ?

Joël Aubert

1. On aprend que des récoltes de céréales de 2012 (!) se vendent avant le moindre semis en Europe.

PS. Tandis que les flashes crépitent et les perches se bousculent sur les pas de DSK venu de Washington au rendez vous du G 20, Nicolas Sarkozy travaille ses « dossiers agricoles ». Signe des temps : d'un côté les feux de la rampe et un rendez vous avec les lecteurs du Parisien, de l'autre une réunion de travail bien roborative avec ces agriculteurs qu'il faut reconquérir. Les chemins qui mènent à l'Elysée 2012 n'ont pas la même saveur...

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