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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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06/07/2014

L’été est là et l’Aquitaine s’offre à nous

Oui l'été est là et, avec lui, vient le temps des matins délicieux où les sandales s'enfoncent, à loisir, dans les hautes herbes qu'un grain de la nuit a couchées. C'est, aussi, le temps des soirs où l'on guette les ciels d'orage et le cours des nuages. Sont-ils attirés par l'estuaire ? Alors il est permis de croire que le risque de grêle sera plus faible....le viticulteur peut être solidaire mais il pense d'abord à sa vigne qui, cette année, nous rappelle avec une vigueur explosive qu'elle est une liane et qu'il faut donner le meilleur de soi-même pour la dompter, tout en l'écoutant... En face de chez moi, vers l'Ouest et l'Océan, il va y avoir un mois, les viticulteurs médocains du coté de Prignac, Blaignan, Ordonnac et Saint-Yzans ont payé un lourd tribut à la grêle dévastatrice. Et, si nous nous inquiétions de leur sort, alors que la sortie de la fleur nous laisse entrevoir, chez nous, une récolte abondante...

Oui, l'été est bien là. Pas de doute ; il suffit d'entendre les cris de joie des petits voisins. Ils ont tourné la page de l'école, bien indifférents au dernier débat que leur ministre a lancé sur la place de la note dans l'évaluation de leur scolarité ; ils sautent dans la piscine gonflable qui est devenue, dans notre société hédoniste, la baignoire en plein air sans laquelle il n' y aurait pas de vacances réussies...

Le temps de l'été, ici en Aquitaine, celle d'aujourd'hui, - mais nous sommes prêts à annexer les Charentes et leurs îles, Aix, Oléron, Ré - comment ne pas le vivre comme un privilège renouvelé ?...Le choix est si large et le pays est si beau. Sachons laisser place à l'imprévu de Capbreton à Duras, des Aldudes à Pauillac, de Blaye à Biron...

Ferais-je cet été le tour du Pic Midi d'Ossau que j'ai escamoté l'été passé ?... Sans doute, ne serait-ce que pour faire partager, depuis le col de Peyreget, où j'ai croisé pour la première fois le lagopède, le souvenir merveilleux de cette traversée « Petit Pic-Grand Pic » qui vous fait épouser, à jamais, la passion des Pyrénées et oublier les Alpes... Sur la route du retour je ferai un crochet saluer l'ami Bernard à Bernède, humble seigneur des côteaux gersois, parole de la terre et nous referons, probablement, l'histoire du XV de France en commençant par les envolées des Prat et autres Boniface à une époque où le rugby se conjuguait entre Lourdes et Mont-de-Marsan...

Promis, cet été je m'arrêterai à Saint-Justin, dans les Landes en Bas-Armagnac, saluer à l'Hôtel de France Michel Carrère et son épouse qui illustrent si bien le meilleur de l'esprit de cette région, la simplicité, l'authenticité et la chaleur de l'accueil.

Viendra le moment de retrouver les amis à Montignac, les concerts en bord de Vézère et le jeune violoncelliste Edgar Moreau qui nous fît si grande impression, l'an passé.

Aurais-je, pour autant, omis de convier mes proches à dîner à "la Concha" à la Barre de l'Adour pour apprécier, une fois encore, son extraordinaire dorade à l'espagnole ? Certes pas, parce qu'il nous faut continuer à cultiver cette harmonie singulière qui peut exister entre un lieu et un mets,

Et puis, le temps de ces « Estivales » avec lesquelles j'ai plaisir à renouer, j'aurai enfin réussi à plonger dans le récit que l'on me dit extraordinaire de cet été 1914, de cette « marche à la guerre » que nous a livré, depuis Cambridge, Christopher Clark avec « Les Somnambules ». Sa lecture m'autorisera à délaisser les stériles joutes franco-françaises, les supputations sur le possible retour de l'ancien président qui n'aime pas les juges, l'improbable carte des régions. Et le retour sur terre des « Bleus » accueillis au Bourget comme des vainqueurs, ce qui au passage doit nous convaincre pour une équipe, certes en progrès, mais qui n'a pas dépassé le cap des quarts de finale, que le pays peut se contenter de peu pour garder le moral...

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