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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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04/09/2010

La classe, le climat, la ville, la campagne… Quelques interrogations de rentrée…

De la classe que l'on retrouve, de ces seize mille enseignants lancés dans le grand bain,sans aucune formation pédagogique, une première, face à des jeunes qu'il faut comprendre, avec, pour tout bagage ces années de fac et à partir de la rentrée 2011 un master obligatoire, comme si Bac+5 était la garantie d'une capacité à enseigner. C'est vrai qu'ils auront en théorie, à leurs côtés, des profs tuteurs à qui l'on promet de jolies primes.

Du climat qui ne cesse de se réchauffer au point qu'une grande partie du paysest affecté par une sécheresse qui ne cède en rien à celle de 1976 dont on se souvientqu'elle donna lieu à ce si maladroit impôt du même nom. Une sécheresse qui, non seulement, crée de nombreux problèmes aux éleveurs mais oblige à se poser, avec acuité, la question des cultures et de leur implantation. Songeons à ces innombrables champs de maïs encore ensemencés cette année en pure perte, faute d'eau.

De cette eau, justement, source de conflits d'usage et qui va finir par manquer si l'on considère l'importance extrême qu'il y a de préserverles nappes d'eaux profondes pour les besoins de la consommation humaine.

De la ville qui entend vivre, chaque jour davantage, à l'heure du développement durable mais qui croit et s'étend, à moins qu'elle ne prenne, enfin, conscience que l'espace est un bien rare et qu'il convient de commencer par faire le recensement de celui qui peut être construit ou ...préservé.

De la campagne, si avenante quand on la parcourt, l'été, à la recherche d'une nature qui dépayse mais dont on se soucie peu de savoir comment, de cantons, de bourgs ou de villages, elle vit, l'hiver, à l'écart de bien des services en voie de disparition ou d'éloignement. De ces coins reculés, en effet, dont M.Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France déclarait ces jours-ci (1):« Plus que le développement économique, le maintien de l'activité existante, désormais lié à la performance des accès à internet, est notre véritable urgence, ajoutant : il faut accélérer l'équipement des territoires ruraux... la réforme territoriale risque de conduire à une régression, surtout si les départements et les régions se voient retirer la clause de compétence générale, comme c'est envisagé. » Des propos qui font écho à ceux qui précèdent les débats qui vont avoir lieu (2) à l'Université du Développement local à Foix, en Ariège, à l'initiative de la Fédération nationale « Mon village, demain »; celle-ci «fait sienne, aujourd'hui plus que jamais, l'interrogation que formulait voici trois ans le sociologue Xavier Guiomar :« Assiste-t-on, demandait-il, à l'affirmation d'une Ruralité décomplexée, originale, identifiant un modèle post-urbain de développement ? Ou bien, au contraire, à la colonisation massive de l'économie , de la gestion et de l'environnement du Rural par la Ville omniprésente et gérant, à sa guise et à sa fantaisie, le patrimoine rural ? »

Quelques interrogations qui ne sont pas forcément de l'ordre du sensationnel mais dont on aimerait qu'elles soient, plus souvent,au cœur du travail des médias et donc du débat de société.

Joël Aubert


1.interview à Localtis le 3 septembre 2010
2. les 9,10,11 septembre 2010

 

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