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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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24/11/2013

La fête de l’arbre et des fruits d’antan, source de biodiversité

Et ce 24 novembre, à Montesquieu on accourait, cette année encore, d’un très grand sud ouest, plus vaste encore que notre Aquitaine du temps d’Aliénor, pour découvrir pommes, poires, noix et noisettes, légumes aussi... des variétés aux saveurs toutes différentes les unes des autres qui fleuraient bon le Béarn et le Pays Basque, les Landes et le Périgord, la Gironde, la Saintonge et bien au-delà…

Ce grand nombre d’amateurs et de professionnels, dans la meilleure tradition de cette fête de l’Arbre, repartaient, par exemple, avec des pommes dont le plus souvent ils n’auraient eu aucune chance de les trouver dans une grande surface mais aussi, et surtout avec sous le bras, achetés dans la pépinière de Montesquieu, les jeunes arbres à planter à la Sainte Catherine, c’est à dire dès ce 25  novembre. Promesse de saveurs au cœur du potager ou du verger familial, de plaisir à partager.

Si, année après année, ce rendez vous se perpétue chacun comprend qu’il correspond, non seulement à une aspiration profonde, à un besoin de diversité mais aussi qu’il représente une richesse considérable. Un potentiel végétal qui a été quasi miraculeusement sauvé de l'oubli par la grâce du long et patient travail de recherches de variétés conduit par la créatrice du verger, Evelyne Leterme (1). Et ceci, depuis les premières heures de sa mission de sauvegarde qui naissait à Sabres dans les Landes en 1979 jusqu'à l'essor du Conservatoire soutenu par les collectivités et l'Europe notamment. Quand on sait que le Conservatoire assure les trois quarts de son budget par autofinancement et bénéficie de l'aide inestimable de l'Association de Soutien - ils étaient quelques 170 bénévoles chaque jour ce week end - on mesure les enjeux qui s'attachent à son avenir. Et à son évolution. Patrick Beauvillard qui préside aux destinées du Conservatoire depuis l'an passé l'a souligné, après avoir rappelé que celui-ci s'était doté d'un Conseil scientifique et qu'il avait l'ambition, en même temps qu'il s'ouvrira plus largement au monde extérieur, de devenir le Pôle aquitain de la Conservation. Un mot qui doit être pris, ici, dans son sens le plus prospectif. Car au-delà d'une Fête de l'Arbre et des Fruits d'Antan, c'est de la grande richesse de ce patrimoine végétal qu'il doit être question demain. De l'usage que l'arboriculture en fait dèjà et de l'atout qu'il représente pour la recherche.

1. Co-auteur avec Jean-Marie Lespinasse de "Les Fruits retrouvés, Patrimoine de demain" éditions du Rouergue; à venir d'Evelyne Leterme: "La biodiversité amie du verger" , vente en souscription avant le 28/2/2014, 25€.

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