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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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02/11/2008

La grande crainte des départements et des collectivités


Or, quel servicede l’Etat, quelle collectivité, plus que les départements prennent, aujourd’hui, en charge cet effort-là : le RMIet maintenant le RSA , le Revenu de solidarité active imposé par l’Etat, l’Allocation perte autonomie pour les personnes âgées, celle annoncé pour les parents isolés, sans compter le soutien à la petite enfance… et plus prosaïquement l’entretien des routes nationales dont l’Etat se débarrasse.
Ce constat explique, entre autres, les vives réactions des élusdépartementaux et régionaux qui, pour la plupart -ce n’est pas de chance sont de gauche- face à un pouvoir central qui en la personne de Nicolas Sarkozy juge la décentralisation « coûteuse et inefficace ». Certes, dans le contexte général « d’amaigrissement de l’Etat » souvent engagé, quel qu’en soit les conséquences sociales, le gouvernement entend que les collectivités suivent son exemple et revoient à la baisse leur fiscalité. Las, dans le même temps, l’Etat ne cesse de charger leur barque, transférant des compétences, sans toujours respecter ses engagements, leur intimant l’ordre, parfois, de s’exécuter sans autre forme de procès. A Orléans, Alain Lambert, le président du conseil général de l’Orne araconté comment son préfet lui demandait de refaire un rond point sur une route nationale que l’Etat venait de lui transférer (refiler) ! Ne parlons pas de sa présence de plus en plus symbolique dans le financement des grands projets d’infrastructures… Voulez-vous un TGV ? L’exemple du Tours-Bordeaux-Espagne venant après la Bretagne est particulièrement significatif de cette politique. L’Aquitaine par exemple a décidé d’apporter le plus gros des financements réclamés aux collectivités par L’Etat (600 millions d’euros).
On peut vouloir pour le meilleur fonctionnement de notre démocratie, et pour la recherche d’une plus grande efficacité économique, mettre plus de cohérence dans l’articulation des compétences, notamment entre Région et département, mais il y a une façon de le faire pour espérer aboutir. Or ce n’est ni en laissantJacques Attali proposer, sans la moindre légitimité pour le faire, de supprimer le département ou maintenant en confiant à Edouard Balladur l’animation d’une commission où les élus responsables ne figurent pas, que l’on réussira. La culture politique des ces hommes-là pétrie d’esprit jacobin est antinomique de la réalité locale. Et ce n’est pas en autorisant, en manière de hochet, le maintien des numérotations départementales dans l’immatriculation des véhicules que l’Etat va retrouver de la considération. Réformer, ici aussi, ne va pas sans débat ni évaluation. Et, en tout cas, cela ne peut se concevoir au mépris des réussites des collectivités qui ont supplée un Etat défaillant et lointain.

Joël Aubert

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