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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/09/2016

Le Coup d’Etat citoyen: plus qu’un livre

Élisa Lewis et Romain Slitine, de l’Espagne à la Tunisie en passant par l’Islande, l’Argentine, le Brésil sont allés à la rencontre de ce qu’ils nomment les défricheurs, ces citoyens du monde dont les initiatives, ici et là, ont pour ambition de « réinventer la démocratie ». Car ne croyons pas que la question de la crise de la démocratie représentative ne soit qu’une spécialité hexagonale. L’abstention galope dans la plupart des pays et si elle a mis plus de temps à atteindre notre pays que d’autres, les États-Unis par exemple, elle progresse y compris dans les élections locales, celles qui semblaient résister le mieux au désintérêt du citoyen. Certes, c’est encore à ce niveau de proximité que les élus conservent encore le plus sa confiance, mais comme leur pouvoir d’agir efficacement dans des domaines aussi importants que le chômage reste modeste ou inexistant ils pâtissent aussi de la perte de considération qui affecte le politique.

Celle-ci se traduit, au fil des élections par une tendance au rejet de la délégation, sur le thème à quoi bon donner le pouvoir de me représenter à des gens qui sont impuissants à résoudre les problèmes ? Dans des assemblées qui ne sont pas toutes l’émanation du récent mouvement « Nuit debout », il est possible d’entendre ce type de propos tenus par des citoyens qui ne veulent pas se faire « confisquer » leurs idées, leurs propositions, mais voudraient les voir prises en compte et respectées. Songeons à des expériences récentes de co-construction de projets de loi entre parlementaires et électeurs par le biais de plates-formes collaboratives.

Nous sommes donc bien dans ce que les auteurs appellent une période de transition démocratique et de recherche de nouveaux modes d’exercice du pouvoir, de nouvelles organisations qui impliqueront, aussi, de la part de l’élu une capacité inédite à faire valider, régulièrement, sa mission au service de la société. Là aussi d’ailleurs la notion de service à rendre prend le pas dans le discours, à tout le moins, sur celle de pouvoir. On l’a compris le débat ne fait que commencer, mais il mérite d’être grand ouvert.

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