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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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08/02/2020

Le laboratoire girondin du Rassemblement national

Car, et c'est là la dimension supplémentaire de laboratoire, la contrée s'est faite remarquer depuis deux bonnes années par les initiatives d'anciens élus locaux de droite, comme par exemple l'actuel maire de Cavignac qui, sous le chapeau de « Pour la France », ont fait et font la courte échelle au RN. Et, parfois, au grand étonnement de membres du conseil municipal mis devant le fait accompli. Un épisode quelque peu chahuté avait d'ailleurs marqué les esprits lorsque, à leur initiative, le maire de Béziers, Robert Ménard, était venu à Saint André de Cubzac, en mai 2018, tenir conférence sur le thème de «  la recomposition de la droite », avec la bénédiction d'un élu d'opposition à la maire socialiste, élu qui cette fois part en campagne et s'est affiché, avec empressement, auprès de Marine Le Pen.

 

Un mot a fait son apparition à la faveur de cette expédition en Haute-Gironde : la démétropolisation. Un mot lancé comme un slogan en écho au mouvement des Gilets Jaunes qui ont été particulièrement actifs dans cette partie du plus grand département de France. « Nous voulons faire revivre nos campagnes » scande Edwige Diaz. La réalité à 35 kilomètres du cœur de la métropole est loin d'être aussi noire que le RN la décrit ; les services de tous ordres sont nombreux et de qualité et la population de nombre de communes, devenues périurbaines, est en augmentation. Le coût du logement au sein de la métropole est pour beaucoup dans ce mouvement vers ce qui n'est plus vraiment la campagne. Et, si problème majeur il y a, c'est d'abord et avant tout celui des déplacements vers le grand bassin d'emploi bordelais. Des trajets de banlieusards métropolitains qui en rappellent d'autres. Le RN s'emploie à surfer sur ce mécontentement. Et c'est ainsi que l'on voit poindre, ces jours-ci, dans plusieurs communes, des candidatures émanant de nouveaux habitants pour la plupart inconnus du plus grand nombre. La campagne des municipales ne commence vraiment que dans ces communes et elle promet, face au binôme droite-extrême droite, des réactions parfois inattendues mais significatives, comme celle récente de l'avocat Daniel Picotin ancien maire de Saint-Ciers sur Gironde et ancien député UDF, apportant son soutien au socialiste Alain Renard sur le mode réveil du Front Républicain.

Car, au-delà d'une volonté d'implantation locale pointent aussi les futures échéances électorales. Quand Edwige Diaz se porte candidate à Saint-Savin de Blaye, dans la commune d'Alain Renard, vice-président du Conseil départemental, c'est d'évidence en pensant, aussi, au scrutin de l'an prochain, dans cette Gironde qui, jusqu'à ce jour, ne compte qu'un conseiller départemental en Médoc. Municipales dans 35 jours, Départementales, Régionales l'an prochain : des rendez vous à vocation d'enracinement qui n'ont d'autre vraie ligne de mire que la présidentielle de 2022.

 

 

 

 

 

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