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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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30/08/2020

Le ministre, les vendanges et l’inquiétude de la filière viticole

Le viticulteur Bernard Farges qui a repris, à l'automne dernier, les rênes du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, le CIVB, a eu le courage de le dire, il y a peu, ne craignant pas de proposer que l'on puisse envisager d'encourager l'arrachage dans ce contexte de surproduction - les chais sont pleins et la distillation est limitée -  et de guerre commerciale mondiale où l'Amérique, façon Donald Trump, taxe les importations et où tout laisse à penser que l'on s'oriente, sauf miracle, vers la conclusion d'un Brexit dur … Arrachage et encouragement à aller de l'avant, à côté d'une viticulture conventionnelle qui progresse sur le mode cultural « raisonné », vers le bio qui se développe mais, rappelons-le, représente 6% de la production en Nouvelle-Aquitaine. Et , donc, comme ne craint pas de le suggérer Bernard Farges, vers la nécessaire cohabitation intelligente des deux façons culturales, par îlots séparés. Pourquoi ? Parce que, spécialement pour les viticulteurs qui cultivent sur des petites exploitations, disons de l'ordre d'une dizaine d'hectares, le passage au bio dans une phase de conversion de trois ans, peut se révéler très angoissant, à cause des incertitudes climatiques qui vont grandissantes.

Déjà, de très grands progrès sont en cours dans notre viticulture régionale ; la disponibilité dont elle a fait preuve dans son ensemble en adhérant au programme « VitiRev », porté par la Région et fortement doté par l'Etat, le confirme. A cet égard un grand chantier est en train de voir le jour qui doit être accompagné par une manière de soutien moral à ceux qui s'engagent sur la voie du changement.

Car, au-delà de la très grande technicité que requiert la viticulture et qui bénéficie, ici, chez nous, d'un potentiel de recherche important -songeons au travail engagé pour adapter nos cépages au réchauffement climatique- la viticulture, dans sa magnifique diversité, est constitutive de notre identité comme le ministre a eu raison de le rappeler, en Gironde. Elle représente un patrimoine mondial de référence et est, aussi, l'expression d'une culture qu'il faut continuer à diffuser et partager, avec savoir faire et ouverture, vers les plus jeunes que cela passionne. Et ils sont nombreux à apprendre à déguster et à boire avec modération... !

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