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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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17/09/2017

Le renouveau de la langue basque

Constat remarquable et significatif d'un mouvement qui concerne plus que la société basque originelle, fière de son idendité et qui ne craint pas de revendiquer, comme le fait le président de Seaska, "un projet de vie autour de l'euskara". En l'occurrence, et Mathieu Bergé le vice-président de l'Office public de la langue basque ne manque pas de le souligner, l'apprentissage de la langue , aux yeux de nombreux parents qui ne sont pas eux-mêmes locuteurs, est une opportunité pour leurs enfants. Non seulement parce qu'il est établi, désormais par les linguistes, que la pratique simultanée de plusieurs langues est une richesse pour le développement culturel et personnel de l'enfant, mais aussi pour son avenir. Alain Rousset, venu inaugurer, samedi à Bayonne, le lycée en langue basque de Seaska n'a pas manqué de placer son propos sous cet angle, à un moment où le pays basque, ne l'oublions pas, vient de se voir reconnaître en tant que Communauté d'agglomération. Une étape qui lui offre des possibiltés nouvelles de développement mais lui crée aussi, sur le plan de l'éducation et de la culture une obligation pluraliste.

La vérité, c'est que le mouvement de renouveau de la langue basque s'accompagne d'une émulation "privé-public" dont il faut bien mesurer l'importance. Celle-ci est salutaire, même si les responsables de Seaska continueront de considérer que l'immersion totale est la meilleure voie, ne serait-ce que parce qu'à leurs yeux la motivation des parents d'élèves est moindre dans le secteur public. Il n'en demeure pas moins que les enseignants, rencontrés par exemple au collège Marracq de Bayonne, lors de ces deux jours plongés, sans jeu de mots facile, dans un reportage en immersion, après la découverte de l'ikastola pleine de vie d'Itxassou, ne sont pas peu fiers de contribuer à ce renouveau. Ainsi Elise Haiçaguerre, Otaxanda Larçabal et Mikela Guillemotonia enseignent-elles, en basque, les maths ou l'histoire-géo; non plus comme aux premiers temps des années 90 à une dizaine d'élèves de sixième, mais désormais à l'ensemble des classes, une par niveau de la sixième à la troisième.  Et confirment la dimension nouvelle qui va s'offrir à ces jeunes, par le biais de la maïtrise d'une langue, pas forcément maternelle: la possibilité demain de trouver du travail dans des milieux souvent très différents, par exemple ceux de la petite enfance mais aussi celui du grand âge. Et M.Prévôt, le principal du collège d'évoquer des situations aussi étonnantes que touchantes de ces personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer qui, entrant en dialogue avec leurs soignants, par le canal de la langue basque, réveillent une mémoire enfouie et que l'on croyait perdue.

 

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