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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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20/09/2015

Le rugby à l’heure où le « combat » est la règle d’or

Le phénomène est né dans l’hémisphère sud, il a été étudié et décrit et, sous l’empire du fric et d’un magnat de la TV nommé Murdoch qui a influencé la fédération Internationale, le Board, il a balayé ce qui faisait la beauté formelle de ce sport.

Oh ! Certes nous avons encore droit à quelques envolées de trois quart, mais elles deviennent de plus en plus rares ; encore faudra-t-il qu’ils pensent à faire autre chose que de plaquer et plaquer encore. Considérons Mathieu Bastareaud, le trois quart centre du XV de France ; il propulse son large quintal dans les défenses adverses avec une constance de bulldozer que rien n’effraie. Comme tous les autres, ou presque, il a dû pour relever ce défi, soulever des tonnes de fonte et répéter inlassablement les gestes destructeurs. Le rugby d’aujourd’hui naît, là, dans cet impérium de la défense et ceux qui en douteraient n’ont qu’à entendre le discours de Bernard Laporte dont on sait qu’il brigue la présidence de la Fédération. Détruire d’abord, avec cet usage insupportable de ce qu’il est convenu d’appeler le « nettoyage », selon un mot qui colle à la perfection avec l’évolution du rugby. Nettoyez ! Il en restera quelque chose, un ballon peut être qui, à peine transmis à un partenaire, aura de grandes chances de venir mourir en touche.

Outre l’ennui que procure trop souvent ce sport, fait pour l’évitement plutôt que pour le seul combat, comment ne pas être inquiet lorsque l’on pense à l’immense malentendu qui existe entre les valeurs dont il est porteur, dès l’école de rugby, la créativité, la beauté de la passe, l’esprit d’équipe, l’effort partagé dans la mêlée, la solidarité entre joueurs et le moment où, pour cause de professionnalisme, il modèlera le corps de jeunes joueurs consentants. Heureusement tous ne le sont pas.

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