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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/06/2017

Législatives: Le bras d’honneur de quelques 27 millions de Français

Il est vrai que l'abstention record du premier tour a contribué à simplifier, à l'extrême, le choix des électeurs pour le second. On avait imaginé, avant le premier et spectaculaire déni de démocratie de la semaine dernière, qu'une participation de l'ordre de 65% aurait permis des triangulaires, élargissant du même coup les possibilités laissées aux citoyens ce 18 juin. Ce ne fut pas le cas, loin s'en faut, et ceci a pesé davantage encore dans cet ultime scrutin, après une séquence électorale dont on ne peut quand même pas oublier qu'elle a démarré avec les primaires de la droite, en novembre de l'an passé.

A court terme, Emmanuel Macron et son premier ministre vont donc disposer d'une assemblée nationale à leur entière dévotion où quelques figures, à gauche et à droite, forts d'une expérience acquise auront la faculté de dire à défaut de pouvoir s'opposer. Ecrire cela ce n'est pas dénier aux nouveaux venus et nouvelles député(e)s "En Marche" la capacité à enrichir et amender les projets de loi qui vont très vite venir en débat; c'est prévoir la difficulté pour une assemblée novice de jouer, en si peu de temps, pleinement, son rôle avant que le Sénat qui, lui reste en place, ne joue le sien.

Le temps va venir de tirer les leçons, car il y en aura plusieurs, de ce grand rendez vous électoral du printemps 2017. Et cela ne concernera pas que les partis, à gauche comme à droite, que les Français auront renvoyé à leurs chères études, mais l'ensemble des responsables des institutions de la V° République. A commencer par son dernier et jeune président. Emmanuel Macron qui va devoir trouver les mots, témoignant d'une nécessaire humilité, et surtout se dire qu'il va falloir oser remettre à plat la loi électorale pour les législatives futures et introduire la proportionnelle qui,  à force de n'être évoquée que sous l'angle du danger d'instabilité gouvernementale est restée dans les cartons. Ce n'est sans doute pas une priorité absolue pour le nouveau pouvoir mais une question à aborder avec sérieux, en recherchant le consensus et du même coup en envoyant un message à ces Français qui ne veulent plus jouer avec les mêmes règles que celles imaginées par les pères fondateurs.

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