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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/04/2010

Les leçons de Xynthia sur l’art et la manière de gouverner

Le pouvoir n'a pas manqué d'énergie dans sa façon de réagir au drame qui a frappé, en premier lieu, le littoral de Charente-Maritime et de Vendée. L'homme de l'Elysée, en première ligne le temps de la compassion et des affirmations, le premier ministre en relais dans le registre fermeté sans faille, les services de l'Etat rayant de la carte des zones entières où ils avaient, si longtemps, fermé les yeux, au lieu de prendre leur responsabilité et d'interdire des constructions très exposées.
Face à la révolte citoyenne, à l'incompréhension, le ministre de l'écologie sur le registre débonnaire, avec des mots choisis, a été envoyé sur le terrain pour endiguer la colère des habitants. Fini le «malentendu », vive « la solidarité » ! Les secrétaires d'Etat, dans la foulée, ont fait comprendre que l'Etat paierait la note si l'on est obéissant, sans qu'on sache bien, encore, qui paiera vraiment.
Il n'est pas sûr que cette thérapie réussisse à arrêter le désarroi des riverains du Pertuis Breton qui, parfois, sont ahuris qu'on puisse vouloir raser plus que leur maison, en quelque sorte leur identité locale et, ceci, sans autre forme de procès. Car, et c'est là que le bât blesse : l'Etat et ses représentants auraient dû, auraient pu, au lieu de ce caporalisme de l'action publique qui caractérise, trop souvent, l'actuelle façon de gouverner, reconnaître d'abord leurs responsabilités. Digues laissées à l'abandon, permis de construire contresignés sans se soucier des exigences de la loi littoral, yeux fermés sur des risques que la simple observation du terrain ne faisaient que souligner.
Faute d'avoir clairement assumé sa part de responsabilité et d'avoir pris le temps d'une concertation apaisée, et donc véritable, le gouvernement a proposé aux sinistrés de Xynthia et au pays, le spectacle d'une action-agitation où l'amertume le dispute à la stupéfaction.

Joël Aubert

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