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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/07/2007

Les oublis du président.

Que peut-on refuser, aujourd'hui, au président de la République? Pas grand chose si l'onconsidère que quelques authentiqueshommes de gauche, commeJack Lang mais aussiOlivier Duhamel, ancien député européen etchroniqueur à France Culture ouGuy Carcassonne,fontpartie de ce comité des sages présidé par EdouardBalladur, lequel doit remettre sa copie à Nicolas Sarkozy dans trois mois. Certes, ils ont reçu carte blanche pour débattre et donc éventuellement s'opposer, comme Duhamel semble vouloir le faire, à la présidentialisation du régime. La belle affaire entend-on déjà ici, où là?Le président ne gouverne-t-il pas? Et surtout n'était-ce pas déjà le cas sous De Gaulle, sous Pompidou, dont on se souvient comment il a réglè son compte à Chaban et à sa Nouvelle société? Mais aussi Giscard qui eût la peau de Chirac premier ministre? Sans compter Mitterrand dont onsait qu'il disposait, autour de lui, à L'Elysée, d'une équipe de conseillers haut de gamme. Sarkozy, tirant la leçondu premier véritable passage au quinquennat et de la concordance des élections présidentielle et législative, veut réunir au plus vite une majorité au Congrès, avant les municipales du printemps prochain, et pour y parvenir il doit obtenir le soutien des socialistes. Ils sont dans la commision, ils voteront donc la réforme... CQFD.

Parions qu'un accord se fera pour, à la fois, entériner les pouvoirs renforcés du président, sa réélection possible pour un mandat, et, parrallèlement, introduire un zeste de proportionnelle alibi et renforcer les prérogatives du parlement qui sont pourtant, en théorie, réelles mais se sont évanouies progressivement sous La V° République, jusqu'à ne plus devenir que de pure forme. Sur fond d'absentéisme, dont la présentation du projet de loi sur la récidive par Rachida Dati apportait,hier encore, y compris dans les rangs de l'UMP, la démonstration accablante. Ce qui se fera ne pourra qu'être une amélioration mais est-ce que, pour autant, ces évolutions suffiront à redonner de la vitalité à notre démocratie? Il est permis, à tout le moins, d'en douter. Pour qu'il en soit autrement il aurait fallu que la vieille culture jacobine, dont un homme comme Sarkozy est le représentant naturel, soit remise en question. Que l'on s'interroge, aussi, sur la mise à jour de la représentation des citoyens dans les collectivités ou structures de pouvoir qui décident, souvent, de leur vie quotidienne; les communautés de communes par exemple; sur l'empilement des pouvoirs officiellement décentralisés mais qui permettent à l'Etat, trop souvent encore, de dire, seul, le bien.

Le chantier aurait, dans ce cas, nécessité plus de temps et une concertation approfondie. A l'évidence le président pense d'abord à garder la haute main sur le cours de la vie politique. Celler-ci, désormais, doit se confondre avec son calendrier personnel.

Joël Aubert.

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