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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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29/01/2009

Manifs: ce n’est (sans doute) qu’un début

Les Français ont voulu dire, à la fois leur crainte générale et l’addition de toutes les craintes particulières : emploi menacé, pression sur les salariés, baisse spectaculaire de l’activité qui frappe non seulement les grands secteurs mais chaque jour de plus en plus de PME, le commerce, l’artisanat, baisse continue du pouvoir d’achat qui n’épargne personne, sauf les plus hauts revenus, encore sous le régime d’un bouclier fiscal désormais totalement à contre courant de la conjoncture. N’oublions quand même pas que La France s’apprête à connaître une récession sans précédent sous la V° république. La litanie des causes est beaucoup plus longue qu’on ne l’imagine et elle se nourrit de quelques symboles forts. On pense à l’intervention de l’Elysée convoquant les présidents des principales banques pour leur demander de renoncer à leurs bonus.
L’autre dimension, en effet, et sans doute celle qui est potentiellement la plus explosive, c’est le sentiment de grave injustice qui se répand dans le pays. Comment peut-on accepter, durablement, quand on dispose d’un diplôme d’études supérieur, de travailler dans la Grande distribution pour 900 euros par mois ? Les Français, bien avant que la crise financière ne vienne déstabiliser nos économies, se posaient ce genre de questions,entre écoeurement et résignation. Aujourd’hui, ils commencent à se dire qu’il faut, au moins, prendre la parole, la partager et se réchauffer en la prenant.
Nicolas Sarkozy qui raillait les grèves et les grévistes est revenu à plus de modération dans l’expression. S’il veut poursuivre ses réformes dont on ne sait d’ailleurs plus dans quel ordre il veut les mener, il ne pourra pas ne pas tenter de répondre, aussi, à la question du pouvoir d’achat. Nos voisins européens y ont recouru pour doper leurs économies en berne. Le choix que la France fait de l’investissement est trop exclusif ; il faut oser, par le biais de l’impôt notamment, redonner de l’argent et remettre du pouvoir d’achat dans la machine.

Joël Aubert

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