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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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22/11/2008

Martine Aubry mais le PS est plus que jamais ingouvernable


Le PS était divisé en quatre, le voici brisé en deux avec, notons-le, quelques 100.000 de ses militants qui ont préféré dire pouce ou partir en week-end plutôt que de voter. Et le camp des vaincus accusant celui des vainqueurs de fraude !…
Le pire des scénarios s’est donc produit car, même si le score avait été inversé le vainqueur avec une aussi faible avance n’aurait pu revendiquer une pleine légitimité. Comment gouverner un pareil navire dont le capitaine, dans son for intérieur, se demandera souvent s’il n’a pas embarqué un équipage de mutins ? La question peut être posée sur le mode ironique ; elle n’en est pas moins au cœur de l’avenir du parti socialiste et plus encore au centre du débat qui va rebondir sur sa ligne politique. Celle-ci n’est toujours pas tranchée et la fracture est géante.

Le PS peut-il y survivre et enfin choisir une voie qui lui permette de jouer son rôle d’opposant de façon claire et se préparer à une alternance politique? Aujourd’hui, il est vraiment permis d’en douter, d’autant que Ségolène Royal n’a pas fait mystère de son intention de se rapprocher de l’électorat du centre, façon François Bayrou. Les options politiques paraissentsouvent irréconciliables. Songeons, par exemple, à la position d’un jeune comme Benoît Hamon prêt à envisager un retour au protectionnisme aux frontières de l’Europe.
La présidente de Poitou-Charentes peut toujours considérer qu’elle est le vainqueur moral de cette élection; elle a suscité un front d’opposants si acharnés sur le mode « tout sauf Ségolène » mais a quand même réussi à ramener à elle un grand nombre de militants qui pensaient nécessairement à la prochaine présidentielle. Car, ce n’est pas seulement la direction du PS qui était en jeu à Reims et dans les sections; les socialistes se sont imposé trois ans avant l’heure une manière de primaires pour choisir, sans le dire, leur candidat aux présidentielles 2012. Quant à Martine Aubry qui a été poussée sur le devant de la scène sans sembler trop y croire et ne serait sans doute pas la meilleure candidate pour cette échéance, la voici propulsée sous les feux de la rampe. Dans la main de ses alliés. Les éléphants sont toujours là etne tarderont pas à revendiquer cette victoire. Un homme, en tout cas, a toute raison de ne pas être fier de ce désastre pour la démocratie, tant sa responsabilité est écrasante. Il se nomme François Hollande.

Joël Aubert

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