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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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31/12/2008

Nicolas Sarkozy: la crise est là, donc je fonce…

La petite histoire de la V°, version Sarkozy, soulignera sans doute qu’il y avait, dans le propos, un petit côté « moi ou le chaos », un lointain emprunt à la geste gaullienne, la volonté de prendre les Français à témoin du volontarisme dont l’homme a fait preuve, en particulier ces six derniers mois en tant que président du Conseil Européen. A bien l’entendre, on mesure combien cette responsabilité l’a excité, lui permettant de monter partout en première ligne. Jusques et y compris pour faire en sorte que l’Amérique de Bush emboîte la détermination européenne à battre le rappelde l’Etat, desétats, pour tenter d’endiguer la crise financière mondiale. L’anglais Gordon Brown et le français Sarkozy auront, à cet égard, joué une partition européenne inédite. Surtout, ne croyons pas que l’homme de l’Elysée veuille en rester là; ce n’est pas parce que les institutions européennes prévoient que ce 1° janvier 2009 la responsabilité de l’Union incombe à la Tchéquie et à son président, très eurosceptique, que le nôtre va laisser faire. On aura noté qu’il a pris date pour un sommet, le 2 avril à Londres, dont il est évident qu’avec la complicité des britanniques, il espèrequ’il sera une étape importante dans la reprise en main du système financier. Plus facile à dire qu’à faire,mais la confirmation est donnée que L’Europe, c’est bien la grande affaire de Sarkozy.
Et La France alors ? C’est simple, un seul mot d’ordre : réformons, réformons ; il en restera toujours quelque chose: l’hôpital avec ce coup de chapeau au personnel dans un contexte polémique, la formation professionnelle, l’organisation territoriale, le lycée pour lequel on fait amende honorable, la procédure pénale… Et s’il faut faire pluspour éviter d’être débordé par la crise, il pourrait y avoir une nouvelle étape de la relance. Il faut dire qu’avec 60.000 chômeurs de plus en novembre, l’effet boule de neige du plongeon de l’industrie automobile, et tous les licenciements réalisés et à venir, notre pays va connaître bien des épreuves.
L’analyse politique de Nicolas Sarkozy, au fond, tient en un seul mot: je fonce parce que la crise me sert et que dans de pareilles circonstances, j’obtiendrai des résultats que je n’aurais pas atteint en temps de « paix ». C’est là un sacré pari dans une France où les tensions de tous ordres ne dorment que d’un œil.

Joël Aubert

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