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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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20/11/2011

PS: les législatives, déjà, attisent les ambitions …et les divisions.

D'un côté François  Deluga, député sortant de la circonscription Sud gironde et Arcachon, gagnée de haute lutte quand la maire de Gujan-Mestras Marie-Hélène Des Esgaulx a opté pour le Sénat. Deluga, soutenu par Alain Rousset président du conseil régional d'Aquitaine, ne veut plus concourir au même endroit, quoique maire du Teich sur le Bassin, considérant que la huitième circonscription, ramenée à trois cantons, a été redécoupée pour favoriser la droite. Ce qui, au vu de la carte électorale de ces cantons, ne fait à priori pas de doute.

De l'autre, Gilles Savary que soutient Philippe Madrelle, le président du Conseil général. L'ancien député européen avait été sacrifié, lamentablement, sur l'autel des arbitrages de la rue de Solférino aux dernières élections européennes. Il est donc partant  sur la neuvième et est accompagné par une suppléante de renom Laurence Harribey, maire de Noaillan et professeur  à Bordeaux Ecole de Management. Philippe Madrelle, de son côté invite le député Deluga à défendre son siège car il  est le mieux placé, à gauche, pour  réussir.  

Cet épisode, quoique très girondin, n'est pas exclusif de quelques autres, en Gironde et ailleurs où l'on retrouve, au-delà des ambitions légitimes des uns et des autres, des divisions dont le PS ne se rend pas bien compte à quel point elles sont mal vécues par ses électeurs. En période de crise, d'incertitude profonde, ceux-ci ne comprennent pas comment les socialistes sont passés de primaires, menées avec une certaine hauteur de vue, à des chamailleries qui ressuscitent les vieux clivages internes et quelques querelles de personnes que d'aucuns croyaient oubliées. Elles font écrire à Philippe Dorthe, une figure haute en gueule du PS bordelais ces phrases : « Jaurès pardonne leur, ils ne savent plus ce qu'ils font ! Ici des luttes fratricides inutiles immolent nos idéaux sur l'autel des vanités, là des hommes embusqués utilisent habilement la parité pour contenir d'autres hommes, ailleurs les règles changent d'heure en heure au gré des intérêts de quelques barons locaux ou nationaux... »

Voilà en tout cas des situations qui ne vont pas faciliter la tâche de François Hollande, au moment où il s'éloigne de l'état de grâce consécutif à sa large victoire aux primaires. A croire bien vite que la présidentielle était gagnée d'avance, certains socialistes ont une propension à brûler les étapes, qu'il s'agisse de se faire parachuter dans une circonscription à priori sûre, au nom d'une ambition de perchoir comme Ségolène Royal à La Rochelle, ou de se battre dans des « primaires militantes » qui laisseront des traces durables.

Joël Aubert

 

 

 

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