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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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29/09/2008

Quand le retour de l’Etat est à l’ordre du jour

Nicolas Sarkozy, dans un discours fortement teinté de populisme, avait donné le ton dans cette ville de Toulon où il signa, lors des dernières présidentielles, l'arrêt de mort du Front National. L'Etat allait protéger les français et se porter garant de leurs économies, au centime près! Notons que cet engagement, aussi important soit-il, n'a pas spontanément entraîné l'adhésion des français qui sont toujours prudents quand l'Etat, ou ceux qui l'incarnent, s'occupent de leurs finances. Ajoutons que l'homme de l'Elysée avait, au préalable, démontré une extrême compréhension à l'égard des très hauts revenus avec ce paquet fiscal qui procédait de l'analyse la plus libérale qui puisse exister: renonçons à l'impôt que paient les riches et ils ne manqueront pas de nous en être reconnaissants, en investissant. Etait-ce aussi simple? Evidemment non. Constatons donc, face à la gravité de la crise, que l'Etat remonte en ligne et même que le gouverneur de la Banque de France dont on avait fini par oublier le nom (qu'il nous pardonne) intervient à la radio pour assurer que les banques françaises, si l'on en croit leur bilan, sont à l'abri de mauvaises surprises. On sera fixé sans tarder sur les précautions supplémentaires qui seront prises à l'issue du sommet bancaire de ce mardi 30 septembre à l'Elysée.Mais, d'ores et déjà, il est évident, qu'à l'occasion de cette crise gravissime pour l'économie mondiale le rôle de l'Etat protecteur s'imposeraaux yeux de tous, y compris à ceux des joueurs de flûte traversière, chantres de cette mondialisation absolue, qui casse l'emploi dans nos pays et avec lui un modèle de vie sociale construit, année après année. A cet égard, l'Europe et ses dirigeants ont une occasion inespérée d'adresser aux citoyens déboussolés un message appuyé, en commençant par remettre à plat un système financier qui se nourrit de l'illusion, du jeu exacerbé et de la cupidité de quelques individus dont l'éthique est à l'image de leur irresponsabilité. Alors les peuples recommenceront peut être à croire que la démocratie et la politique ont un sens.

Joël Aubert

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