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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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07/06/2015

Quand les maires ruraux défendent LA commune

Au fur et à mesure que le débat sur la loi NOTRe avance au Parlement - il vient de franchir la seconde lecture au Sénat - les élus ruraux se rebiffent. Ils avaient déjà manifesté, en avril à Paris, pointant « les dérives » de cette loi qui impose, sauf à de rares exceptions, un seuil de 20.000 habitants pour créer une intercommunalité : ils viennent d'obtenir d'être reçus, le 24 juin prochain, par la ministre Marylise Lebranchu. Ils lui rediront ce qu'ils avaient eu l'occasion de scander, haut et fort, à savoir que ces communes-là ne coûtent pas cher et que ce serait une hérésie que de les dissoudre dans des entités qui ne pourront, jamais comme elles le peuvent, elles, être les interlocutrices attentives des citoyens. Est-ce que parce qu'il existe, par exemple, 19.000 communes de moins de 500 habitants, il faut les faire disparaître ? La question ne date pas d'hier; elle est même de toute éternité sujet de railleries sur cette France qui ne ressemble, décidément, à aucune autre démocratie pour s'autoriser tous ces niveaux d'administration...

Faut-il pour autant la considérer de haut ? Ce serait assurément une erreur. Non pas parce qu'il faut rejeter le regroupement communal et l'opportunité qu'il représente d'apporter, avec une solidarité financière qui s'impose, des services et des équipements qu'une petite commune ne peut se payer, seule. La Maison de la petite enfance, la Halte garderie itinérante, le Centre intercommunal d'Action Sociale et ses missions au service des personnes handicapées ...Les exemples sont là qui témoignent de ce que les intercommunalités peuvent apporter. Mais le seuil des 20.000 habitants, en milieu rural, ne pouvait que susciter de véritables inquiétudes; les élus réclamant le libre choix.

Car ces mêmes élus, au contact d'une France frappée par le sous-emploi, remplissent une mission d'intérêt général dont les plus hautes sphères de l'Etat et de la vie politique de ce pays ne mesurent pas toujours l'extrême importance. Ils/ Elles sont les confidents, souvent malgré eux et elles, des mille et une difficultés des citoyens et les conseillers, si peu rémunérés pour ne pas dire bénévoles, de familles ou de personnes qu'il faut rassurer, orienter et maintenir à flot. Ce dévouement, cet engagement et la volonté d'entretenir un cadre de vie singulier méritent écoute et reconnaissance.

 

 

 

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