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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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09/12/2018

Quand les maires ruraux ouvrent les  » cahiers de doléances »…

Eux qui, jour après jour, tentent de réparer dans la modeste mesure de leurs moyens les injustices, qui doivent aussi régler les conflits d'usage et faire remonter des attentes impossibles à satisfaire vers des centres de décisions lointains. En ces heures troubles, ils sont aujourd'hui un rempart contre le rejet spectaculaire de la classe politique qui est au cœur de la révolte des gilets jaunes. Car, au-delà du slogan « Macron démission », c'est bien la représentation nationale actuelle, celle des députés de la majorité en premier, qui est visée.

Et, puisque la situation de cette population qui vit dans les territoires ruraux, ou considérés comme tels alors qu'ils recouvrent des réalités parfois fort diverses -rural périurbain, rural agricole-rural isolé- le pouvoir central, dans sa volonté affichée d'ouvrir un dialogue avec le pays, serait bien inspiré de lire ces cahiers de doléances. Et, même d'encourager à leur rédaction, là où ils n'existent pas encore. Des élus de proximité, plus nombreux qu'on ne pense ont déjà mis en œuvre ou accompagné cette expression démocratique décentralisée. Pour avoir eu l'occasion, à Saint-Dems de Pile en Gironde, ce jeudi 6 décembre, d'assister à la seconde des « Rencontres de la sénatrice » qu'avait proposé, aux élus communaux, Laurence Harribey, l'ancienne maire de Noaillan en sud Gironde, nous pouvons témoigner que des tentatives existent qui méritent d'être connues et encouragées. Celle de la commune du Porge, par exemple, qui a mis en place des comités consultatifs réunissant de vingt à trente peronnes et dont le maire affirme : ce sont de vrais laboratoires d'idées » ; il fallait aussi entendre cette forte expression du maire du Fieu, Michel Vacher, étonné que des jeunes urbains veuillent venir s'installer dans sa commune de 530 habitants et y construire un « tiers lieu », ébauche d'une vie collective et de travail dont il dit avec enthousiasme : «  j'ai découvert autre chose ; il suffit de les écouter » .

Il va falloir, au lendemain de cette crise profonde, que le pouvoir central considére, avec d'autres mots que ce titre ronflant, accolé au frontispice de certain ministère, dit de la cohésion des territoires, l'humble et dévouée parole des maires de notre pays.

1.« Fantassins de la République, les maires sont les seuls, ancrés dans les préoccupations quotidiennes de leurs administrés, à être en capacité d’entendre ce cri de désespoir, de renouer le dialogue et de rétablir le lien avec les Français »,

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