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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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07/02/2016

Quelques rappels à propos des pesticides et de la viticulture

La viticulture conventionnelle, même raisonnée, emploie en effet des molécules telles le folpel dont Bayer détient la licence, un produit dont l'efficacité est grande contre le mildiou, ce champignon dont le développement peut être fulgurant au point de compromettre, en un rien de temps, une récolte au printemps et au cœur de l'été. Elle le fait donc, en pleine connaissance de cause, avec des précautions de voisinage qui lui sont imposées et, heureusement, sont de mieux en mieux respectées. Pour autant pourrait-elle se dispenser de pareils produits ? D'aucuns le font - les viticulteurs pratiquant le bio - employant la bouillie bordelaise à base de cuivre. L'efficacité, ici, est d'autant moins garantie qu'à la différence des molécules que nous appellerons chimiques - mais le cuivre de la bouillie bordelaise et le soufre sont aussi des produits chimiques - le traitement à base de bouillie protège la plante, sans pénétrer dans le végétal, contrairement aux systémiques. Le grand inconvénient, car il y en a un, c'est qu'en cas de pluie le traitement à la bouillie devient inefficace à cause du lessivage sur la végétation. Le viticulteur doit alors recommencer, sans attendre, un traitement alors qu'il venait tout juste d'en appliquer un.

L'enjeu économique est tel que les molécules en question ont toujours la part belle, quels que soient les risques qu'elles représentent, à commencer pour le viticulteur lui-même ou son personnel. De la même manière, le glyphosate, le désherbant le plus employé et pulvérisé sous le rang de vigne, est toujours très utilisé en agriculture raisonnée, dispensant de l'inévitable travail du sol. Il ne peut l'être dans la viticulture conduite en biodynamie. Et, là, dans des conditions qui nécessitent une vraie préparation, des conseils très personnalisés selon les exploitations, un accompagnement technique et financier, la conversion de la viticulture dite conventionnelle vers le Bio peut être envisagée.

L'exemple que nous vous présentons, ce jour, dans le reportage réalisé au château Brethous en Cadillac-Côtes-de-Bordeaux en apporte la preuve, mais il est souvent le résultat d'un long chemin. Que l'on accepte que l'auteur de ces lignes regrette que Cash Investigation n'ait pas donné la parole à ceux qui l'empruntent.

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