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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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12/01/2020

Réforme des retraites: tout cela pour ça?…

 

Edouard Philippe qui jouait gros retire donc, sans vraiment le retirer, cet âge pivot, ce chiffon rouge qui a fait sortir de ses gonds le patron de la CFDT qui a d'ailleurs tendance à crier un peu vite victoire. En effet, on parlera bien mais dans un calendrier différé d'un âge d'équilibre permettant , c'est du moins l'ambition, de sauver le système... Encore va-t-il falloir trouver les ressources nécessaires, entre patronat et syndicats, pour financer ce fameux régime universel qui promet l'équité, se veut de justice sociale, mais laisse de côté pour l'instant la contribution des plus hauts revenus au système... et donc la place à toutes les critiques sur les parentés financières d'Emmanuel Macron. Avec ces vilains mots qui galopent sur les réseaux sociaux, tel capitalisation ou fonds de pension.

 

Flotte, en effet, sur cette réforme qui a été si longue à expliquer et a donné lieu à des épisodes pénibles, du genre départ de Delevoy, un souçon de trahison des valeurs de solidarité au profit d'intérêts privés proches du pouvoir. Et, là, l'hôte de l'Elysée n'a pas su trouver les mots pour donner confiance au pays. Presque au plus bas dans les sondages il doit se préparer à de très rudes élections municipales pour La République en Marche et va donc devoir trouver un terrain où rebondir, un espace où les choix faits auront quelques chances d'être crus. La transition écologique avec les propositions de la convention citoyenne dont il dit vouloir vraiment tenir compte ? La tentation d'y trouver matière à un référendum pour échapper à son actuel enfermement ? Hypothèse qui semble de l'ordre du possible...

 

Car le calendrier politique des possibles se referme chaque jour davantage pour ce président qui, au sortir des municipales, sera pratiquement au 3/5 de son mandat avec des résultats plus que contrastés. Et qui seront fortement évalués au niveau de la dette du pays qui dérape de nouveau et peut-être - sans doute ? - de l'abandon de réformes institutionnelles dont il avait fait grand cas et qui ne lui vaudront pas le soutien des élus, pointés du doigt parce que jugés trop nombreux du côté du Sénat, ou des collectivités locales et territoriales à qui l'on a imposé une nouvelle donne fiscale pour faire des économies que l'Etat oublie de s'appliquer à lui-même.

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