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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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13/12/2015

Régionales: le grand sursaut face au FN mais après?…

En lecture immédiate une première leçon peut être tirée de cette seconde manche des élections régionales : le vote FN, même s'il s'insinue en profondeur dans le territoire, reste d'abord et avant tout un vote de protestation qui ne réussit pas à emporter les digues d'une certaine idée que nos concitoyens se font de la république et de ses valeurs.Vainqueur de Marine Le Pen, Xavier Bertrand a trouvé les mots justes pour le rappeler, lui qui n'a pas voulu du soutien de Nicolas Sarkozy entre les deux tours. C'est évidemment une bonne nouvelle mais elle ne saurait, en aucun cas, exonérer notre classe politique du nécessaire examen de conscience qu'elle doit entreprendre. Pour au moins deux raisons essentielles à nos yeux.

D'abord, parce que malgré ce vote d'un jour, en manière de sauvetage, il ne fait guère de doute que, dès demain, gauche et droite retourneront à leurs discours connus et au maximum de leurs invectives. Et, pourtant, qui ne voit que derrière cette vigoureuse réaction citoyenne existe une immense aspiration à ce que ce pays s'en sorte en échappant aux vieilles lunes du FN, en trouvant des réponses qui dépassent les clivages politiques et appellent la recherche de solutions partagées. D'ailleurs pour faire vivre les Régions, ici et là, il faudra bien s'entendre pour trouver des majorités utiles.

Ensuite, et cela devrait être au cœur de l'attitude de cette même classe politique, parce qu'elle doit prendre la vraie mesure de l'échec du FN dans la dernière ligne droite de ces élections régionales ; celui-ci n'augure en rien de ce que pourrait être en 2017 la présidentielle. Marine Le Pen se pose déjà en victime et va avoir, plus que jamais, beau jeu de brandir son slogan UMPS.

L'interpellation concerne, en tout premier lieu, la droite dite de gouvernement qui va entrer au tournant de 2016 dans une lutte sans merci pour désigner son candidat. Quand on songe au fossé qui existe entre l'actuel président des « Républicains » et Alain Juppé sur la ligne politique à suivre, on peut douter de sa capacité à apporter des réponses adaptées au défi qui s'offre à elle. Quant à la gauche qui s'en sort mieux que prévu elle a l'écrasante responsabilité de dire la vérité au pays et de se battre, le temps de pouvoir qu'il lui reste, à tout mettre en œuvre pour montrer que le chômage n'est pas une fatalité.

Pourquoi, d'ailleurs, ne pas imaginer ouvrir au plus vite un grand chantier national qui réunisse dès le début de 2016 l'Etat et les Régions dont les compétences en matière de formation, d'apprentissage, d'économie, permettent d'apporter sans délai des réponses nouvelles et créent une dynamique sociale mobilisatrice ?
Ce n'est sans doute pas dans la nouvelle Grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes qui vient de porter à sa présidence Alain Rousset, que pareil objectif serait contredit. Le président sortant de l'Aquitaine qui a creusé l'écart entre les deux tours de ces régionales ne manquait pas, dès ce dimanche soir, d'affirmer avec une humilité remarquée qu'il fallait se remettre au travail en pensant, aussi, à ceux qui « sont exclus du gâteau »

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