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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/05/2008

Rousset et l’A 65 : une manif s’il le faut !

"Je suis prêt, s'il le faut, à convoquer l'Aquitaine dans ses forces vives, politiques, sociales, à une manifestation réunissant des milliers de personnes, face à la quarantaine de gens qui s'opposent à l'autoroute A 65. Ma détermination est absolue pour que ce dossier aboutisse. La Région s'y est engagée, y compris financièrement, avec tous les forces politiques. La mise à deux fois deux voies de l'actuelle Nationale 134, Pau-Langon, serait aberrante pour l'espace et les habitants. N'oublions pas que le péage c'est, quelque part, une éco-taxe." Et Alain Rousset de faire référence à une lettre d'une maman paloise qui rappelle les douze jeunes qui se sont tués sur cette route, dont sa propre fille.En choisissant de faire monter la pression à l'occasion du rassemblement de la Foire de Bordeaux, le président du Conseil régional réaffirme, bien entendu, sa position de patron de l'Aquitaine qui, il y a quelques semaines déjà, avait obtenu le soutien des grands élus de la région, toutes tendances confondues, pour s'adresser au premier ministre et lui faire comprendre que l'autoroute Pau-Bordeaux ne devrait pas être sacrifiée sur l'autel du "Grenelle de l'environnement". Car c'est bien de cela au fond qu'il s'agit. Lorsque le ministre Jean-Louis Borloo a laissé entendre en plein "Grenelle" que les autoroutes, c'était fini, il a encouragé les écologistes dans leur combat contre tout nouvel ouvrage.S'agissant de l'A 65, l'intervention du Conseil National de Protection de la Nature a donné du poids à l'opposition de ceux qui considèrent que l'autoroute est inutile et, surtout, à ceux qui veulent privilégier l'aménagement de l'ouvrage existant. Ils sont peut-être peu nombreux mais ils sont soutenus, par exemple, par les responsables de la Sepanso qui d'ailleurs ne souhaitent pas être assimilés aux membres du parti des Verts. Quand Alain Rousset rappelle, justement, que les Verts de sa majorité ne se sont pas ouvertement opposés à l'autoroute et l'ont, d'une certaine façon, soutenue il enfonce le clou. Sur le fond, les arguments en faveur de l'autoroute, qu'il s'agisse de l'insécurité et de l'impossibilité de financer un ouvrage de ce type sans le recours au privé, ainsi que du côté dissuasif du péage contre les camions, Alain Rousset n'a pas tort. Quant à l'unité d'une Aquitaine dont la seconde ville n'est pas rattachée à la première par autoroute, disons, simplement, qu'il y a si longtemps qu'elle attend de voir le jour qu'elle ne changera pas, miraculeusement, le regard des Béarnais sur les Bordelais. Et vice et versa.

Joël Aubert

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