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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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29/07/2012

SOS! Campagnes oubliées méritent plus grande attention.

Territoires ruraux...comme une sorte de lointaine destination, un espace indéfini où vivent des citoyens pas comme les autres dans un pays et une société, chaque jour davantage, plus urbains. Ah ! Imaginons sans peine les réactions teintées de condescendance des thuriféraires de la ville face aux propos d'un amoureux de la campagne. Le monde a changé voilà tout et la nostalgie n'a plus cours.

Rien de cela ne nous anime, non plus que les amis de l'association « Mon Village demain » qui militent, depuis plusieurs années, pour que soient abordés avec la vigueur intellectuelle nécessaire la question de l'avenir du monde rural. L'idée fait son chemin; d'ailleurs un rapport de l'assemblée nationale, en février dernier dont le député de la Dordogne Germinal Peiro fut l'un des deux signataires, a bien posé le problème en déclarant ces fameux « territoires ruraux...territoires d'avenir ». Comme s'il fallait, plus que jamais, enfoncer le clou et susciter un réveil général face aux grandes difficultés des campagnes françaises.

Est-ce un effet de cette sensibilisation renaissante, toujours est-il qu'au sein du gouvernement Ayrault apparaît un ministère de l'égalité des territoires et du Logement, confié à l'écologiste Cécile Duflot. Attendons pour mesurer l'impact de cette volonté d'égalité ; la ministre semble entièrement mobilisée sur la préparation d'une « grande loi » sur le logement. La situation des campagnes françaises qui ressortit aussi au ministère de l'Agriculture doit être en réalité abordée dans son ensemble. Et devenir ou redevenir l'une des lignes de force d'une politique d'aménagement du territoire, au même titre que la politique de la ville.

Les problèmes qui s'y posent sont en effet une manière de concentré de ceux que la société française connaît. On a, paradoxalement, souvent autant de difficultés à s'y loger qu' à la ville; la qualité des services publics s'y dégrade, l'accès à la santé notamment devient de plus en plus compliqué et singulièrement dans une société qui vieillit, les disparités d'accès au numérique sont grandes malgré l'effort des collectivités territoriales...En outre, et ce n'est pas le moindre des défis qu'il va falloir relever: l'agriculture n'est plus en mesure d'assurer seule par l'activité de production qui est la sienne l'entretien de l'espace. On le vérifie par exemple, très concrètement, en Aquitaine qui reste pourtant une grande région agricole ; les zones de déprise s'y développent de façon spectaculaire.

Ce constat est d'autant plus désolant que la campagne française est le lieu d'un patrimoine d'une richesse exceptionnelle qui est un atout essentiel pour le tourisme « made in France ».

On attend donc, en ces jours où la campagne ensoleillée est souvent le lieu privilégié du vrai repos, celui de l'âme, que nos ministres, le premier d'entre eux et même le président, soient touchés par la grâce des « territoires ruraux ». Et décrètent qu'ils valent bien qu'on leur consacre des « Etats Généraux » comme le suggère l'Association « Mon Village Demain ", sans oublier ce que fût leur étonnement lorsque les dernières élections venues ils découvrirent la portée du vote d'un certain Front National.

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