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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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28/10/2012

Sport et Dopage: Armstrong comme un épiphénomène

Dommage, alors, que pour présenter le Tour 2013 on ait fait monter sur les estrades certain coureur déjà convaincu de dopage. Il est vrai que le Tour, à sa manière, est l'un des business les plus juteux de la planète du sport spectacle... Songeons à ces droits de télévision qui, année après année, sont tombés dans l'escarcelle des organisateurs. L'Amérique, avec Armstrong en jaune, était un fameux marché. Quand on repense aux tentatives d'explications fournies par les managers, aux papiers laudateurs qui tentaient d'apporter des réponses, aussi nouvelles que rationnelles, pour légitimer la supériorité du coureur améraicain et de ses coéquipiers inconnus, on se dit qu'il est bien temps de se refaire une conduite.
Donc, c'est promis il devrait y avoir des Etats généraux du cyclisme avant la prochaine saison 2013. Ne nourrissons donc pas trop d'illusions sur les prolongements de la mise à bas du système Armstrong : il entraînera sans doute quelques déclarations vertueuses et un renforcement de la lutte anti-dopage. Encore faudrait-elle que celle-ci échappe à l'Union Cycliste Internationale, totalement discréditée et revienne aux agences nationales et à une Agence Mondiale indépendante. Au moins ne devons-nous pas être dupes de ces nouvelles proclamations de principe. Trop d'argent est en cause pour qu'on aille bien loin.
En vérité, ce n'est pas que le cyclisme qui devrait être concerné mais l'ensemble du sport, du sport business qui soumet le champion, l'athlète, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec les capacités humaines, à des cadences infernales.

La plupart des grandes disciplines sont concernées, le football où la multiplication des rencontres devient caricaturale avec, notons-le toujours à la clé des droits de télévision, le rugby qui file un mauvais coton et glisse, chaque jour davantage, vers sa caricature, un sport de combat où la geste originelle disparaît au profit de l'expression bestiale des muscles fabriqués. Un sport dont les règles nouvelles et imbéciles ont été conçues pour les besoins des télevisions de l'hémisphère sud, chères à M.Murdoch..
Au moins, nous reste-t-il la possibilité de garder nos distances, de défendre d'autres valeurs, de mettre en garde les parents et les familles qui rêvent pour leurs chérubins de destins supérieurs... Qu'ils pensent à leur équilibre et leur santé avant d'imaginer les hypothétiques retombées de leur talent forcé.

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