Tony Estanguet, un triple champion pour l’exemple

Ce triomphe, car c'en est un d'avoir réussi huit ans après une médaille d'or à Athènes et un rude échec à Pékin, à revenir au premier plan, enchante petits et grands. Non seulement les pratiquants du canoé qui pagaient en famille, les vacances venues, sur la Vézère ou l'Isle, mais celles et ceux, nombreux, qui ont reconnu en Tony, le Palois, un champion tel qu'on les aime. A la fois humble et disert, dont on n'imagine pas un seul instant qu'après avoir franchi la ligne d'arrivée il se tourne, comme certain footballeur, vers une tribune de presse le doigt vengeur.

A quelques semaines d'intervalle l'attitude d'un Tony Estanguet apparaissait aux antipodes de celle d'un Samir Nasri, à l'Euro de football, incapable d'assumer la critique ; elle donnait du sport, d'un sport où la maîtrise de soi, la remise en question et la volonté de se dépasser sont indispensables, la meilleure image.

Ces valeurs-là se forgent de bonne heure dans le cadre familial.Tony Estanguet rappelle combien les sorties du dimanche, canoés sur le toit de la voiture ou dans la caravane, lui procuraient, enfant, le frisson de la découverte. Partir à la rencontre d'une rivière, de son cours, de ses rives et de ses pièges c'était déjà se préparer à affronter le coté excitant des compétitions futures.

Professeur de sport, diplômé de l'Essec, le triple champion olympique que sa connaissance intime de la nature invite à militer en faveur de l'environnement, a su trouver des partenaires pour l'accompagner dans sa vie sportive ; celle-ci ne s'étalonne pas en centaine de milliers d'euros par semaine.

Son succès sonne comme un réconfort par rapport aux débordements du sport spectacle hyper-médiatisé. Si, comme il le souhaite, Tony Estanguet est élu dans une semaine à la Commission des athlètes du Comité Olympique international, le CIO, le sport français aura bien de la chance d'avoir un tel représentant. Et l'Aquitaine aussi...

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