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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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29/12/2013

Les trois rendez vous politiques de 2014

2014: la plus belle des élections, la municipale en mars ... Ce sont les français eux-mêmes qui le disent, année après année. Et, faut-il rappeler ce chiffre, plutôt extraordinaire, qui tranche avec la considération qu'ils manifestent par ailleurs à l'égard du pouvoir éxécutif, président et premier ministre...Dans la proportion des deux tiers, ils sont 64% à avoir une bonne opinion de leur maire (1). Et, même si la préoccupation majeure des citoyens électeurs reste la question de l'emploi et du développement économique de leur ville, ils savent que les compétences de la commune ne permettent pas, en ce domaine de faire des miracles. Cela ne les empêche pas de s'intéresser, chaque jour davantage, à toutes les décisions qui concernent leur cadre de vie. La démocratie locale reste, plus que jamais, le point d'ancrage le plus solide de nos institutions. La campagne officielle qui s'annonce, bien plus que le résultat d'une manière de sondage grandeur nature sur la politique du gouvernement, permettra la rencontre de candidats et de citoyens. De femmes, en plus grand nombre que jamais, et d'hommes de terrain, dont le bilan, les projets et les mots pour le dire seront détaillés à la loupe binoculaire. Comment ne pas s'en réjouir alors que tant de décisions semblent si souvent éloignées de la compréhension du citoyen? Faut-il ajouter que par le biais d'internet et des réseaux sociaux, celui-ci aura la faculté de dire, d'échanger, d'enrichir l'offre politique? 2014, à cet égard sera un véritable tournant.

2014: l'autre élection, l'européenne en mai, bien plus importante qu'on ne le dit. A peine serons nous sortis des municipales qu'il faudra reprendre le chemin des urnes pour élire nos députés européens. Avec, pour certains, la tentation de renoncer, de s'abstenir, au prétexte que l'Europe les déçoit ou plutôt ne les protège pas suffisamment de la mondialisation. Ce n'est sûrement pas en baissant le pouce que l'on donnera plus de poids à l'Union Européenne. Au contraire. Songeons, notamment, au renforcement du rôle du Parlement européen par rapport au Conseil, aux gouvernements nationaux, puisque c'est lui qui demain choisira le prochain président de la Commission, cette commission si souvent pointée du doigt pour sa technocratie mais qui devrait, ainsi, désormais être conduite à rendre des comptes, autrement, aux représentants des peuples.

2014: la nouvelle donne politique... Nul ne sait quand elle interviendra, quand François Hollande remaniera son gouvernement -après les municipales, au lendemain des européenes ?- et qui en prendra les rênes. Mais il ne fait pas de doute qu'il y sera contraint pour redonner du souffle à une équipe qui a eu tendance à beaucoup jouer en solo, ce qui ne veut pas dire qu'elle est restée inactive mais que les lignes de force de son action, le cap tracé, n'ont pas été compris des Français, sauf à ce qu'ils n'aient entendu que les sacrifices qui leur ont été demandés. D'ailleurs il faudra beaucoup d'allant au pouvoir pour redonner confiance à l'ensemble de l'économie. La France ne devrait se contenter que d'une croissance faible et donc continuer à subir un chômage élévé et, pour beaucoup de français, de très longue durée. Il faudra donc trouver les accents susceptibles d'entraîner une vraie nouvelle donne, en particulier de l'investissement et de l'emploi.

Et comment, évoquant l'année qui vient, ne pas souhaiter que 2014, année du centenaire de la Grande Guerre soit bien plus qu'un moment de souvenir. L'occasion de redécouvrir ou, simplement, d'apprendre ce que fût ce grand basculement de l'Histoire, de prendre la mesure de ce qu'était la France, l'Europe en ce temps-là, de se rappeler l'état d'esprit des peuples, comment ils étaient gouvernés. Et pourquoi ils sont entrés malgré, par exemple, les efforts désespérés d'un Jaurès, dans un conflit dont personne ne pouvait imaginer qu'il s'éterniserait dans la boue des tranchées et déborderait, par le jeu des alliances, du périmètre européen. Une grande leçon d'histoire donc, dont les enseignements n'ont pas été tirés, comme cela aurait dû être fait, puisque moins de vingt ans après l'armistice, montaient les périls et l'ascension d'Hitler. Et là, justement, il sera temps en ces heures du centenaire, de montrer l'extraordinaire chemin parcouru par une Europe, aujourd'hui brocardée, mais qui depuis soixante dix ans, si l'on veut bien faire exception de la flambée des nationalismes dans les Balkans, dans les années 90, assure à nos peuples l'un des biens les plus précieux, la paix.

1. Sondage Louis Harris pour la Gazette des Communes, février-mars 2013.

 

 

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