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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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16/05/2012

Un gouvernement de synthèse bien ancré à gauche

Une fois que l’on comprit la vraie raison du renoncement de Martine Aubry à tout autre ministère que le premier, pour cause de danger d’incompatibilité avec le président, restait à distribuer les postes en ménageant les apparentements. Ceux d’hier, de l’époque des courants, et ceux issus des primaires qui ont vu les jeunes loups montrer les dents, et prendre date.

Dans cette délicate recherche d’équilibre, les anciens occupent les postes clés : on songe à un Laurent Fabius au Quai d’Orsay  à un  Moscovici  à Bercy entre l’Economie, les Finances et le Commerce extérieur ou à un Michel Sapin au ministère du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social. Ou encore à une Marylise Lebranchu qui hérite d’un ministère  devenu stratégique avec le chantier annoncé de la décentralisation

Quant aux nouveaux, et ils sont pléthore,  la nomination de Manuel Valls à  l’intérieur est sans surprise mais on attendra d’avoir bien évalué le périmètre de son ministère pour mesurer le véritable degré de confiance qui lui est fait. On aura garde d’oublier ce « redressement productif » dévolu à Arnaud Montebourg dont on observera, avec curiosité, ce que  l’adepte de la démondialisation qu’il fut et le défenseur d’un certain protectionnisme qu’il est pourra proposer face à l’immense chantier de la réindustrialisation du pays. Comme on ne l’imagine pas en situation de fermer les frontières, la tâche promet d’être ardue mais on peut penser qu’elle prendra pour lui une fonction pédagogique de premier ordre.

Chacun aura noté, aussi, que les deux têtes de l’exécutif ne sont pas allées jusqu’à confier à Cécile Duflot le ministère de l’Ecologie et du développement durable. Et qu'ils auront installé, au ministère de l'agriculture et de l'agro-alimentaire, en Stéphan Le Foll un bon connaisseur des rouages de la Politique Agricole commune alors que l'on imaginait le pire lorsque circulait le nom de Jean-Michel Baylet.

Raisonner enfin comme si ce gouvernement était immuable équivaudrait à oublier que, dans un mois jour pour jour, les élections législatives auront rendu leur verdict. François Hollande et Jean-Marc Ayrault savent qu’ils doivent les gagner s’ils veulent gouverner avec les cartes en mains. Leur choix de ce 16 mai entérine un ancrage à gauche destiné à entretenir la mobilisation d’un électorat qui ne doit pas leur faire défaut. Mais, comme les marges de manœuvre sont déjà très étroites sur le terrain de l’économie, il va falloir donner des gages et ce ne peut être que sur le registre de l’ exemplarité. Premières réponses attendues : les salaires ministériels et le cumul des mandats. Il ne serait pas illogique que les ministres commencent justement par montrer l'exemple.

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