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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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25/08/2014

Valls 2: la dernière chance avant une crise politique encore plus grave

Car le vrai défi qui s'annonce va se situer là, au cœur de l'enceinte qui abrite les représentants du peuple, les députés. Pour bien saisir la portée des événements, il convient de prendre la mesure de cette démission annoncée : après tout Manuel Valls aurait pu se contenter d'éconduire les dissidents.. En remettant sa démission à François Hollande qui réaffirme la ligne politique actuelle il s'oblige à redemander un vote de confiance à sa majorité.

Une majorité... Quelle majorité ? Imagine-t-on que les députés PS frondeurs - 35 n'étaient déjà pas au rendez vous du vote de la loi de finances rectificative - vont se dédire au moment du vote de confiance ? Imagine-t-on qu'il suffira de choisir au sein du parti écologiste des opposants à la ligne assassine de Cécile Duflot pour que le gouvernement soit soutenu ? Les interrogations qui accompagnent le chantier de reconstruction que Manuel Valls doit mener, en quelques heures, sont lourdes d'incertitudes. Au delà des bonnes paroles ou des reproches, il doit préparer des départs et surtout des arrivées qui aient du sens et décalent le jeu politique du cercle d'un PS en miettes. Un parti qui depuis le départ de Martine Aubry n'a pas remis à plat son logiciel et est inaudible dans son travail d'accompagnement du gouvernement.

Dans ce contexte de crise aigue les marges de manœuvre du premier ministre sont faibles. Tant sur le terrain politique car on imagine mal que ce gouvernement puisse s'ouvrir à des personnalités politiques de l'opposition, ce que François Hollande a été incapable de faire après le soutien à son élection de François Bayrou en 2012, que sur le terrain de la politique économique actuellement défendue. Peut être saisira t-il l'occasion pour faire entrer des personnalités extérieures au cénacle et reconnues pour leur compétence ?

Un scénario de rupture entre le président et une partie de ce qu'il est encore convenu d'appeler sa majorité est de moins en moins improbable même s'il ne se produit pas dans les prochains jours; la future loi de finances pourrait en être l'occasion. Dans ce cas, il n'aurait d'autre choix que la dissolution de l'Assemblée nationale qui le conduirait, inévitablement, à une cohabitation où il tenterait de camper une posture de défenseur du modèle social français face à une droite qui ne tarderait pas à remettre en question les 35 heures. Mais François Hollande n'est pas François Mitterrand et le quinquennat rend encore plus improbable une cohabitation. Resterait l'hypothèse d'un président gouvernant par ordonnances.. Hypothèse invraisemblable, compte tenu de l'impopularité absolue de l'actuel président.

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