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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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21/06/2009

Vinexpo ! Le monde fête le vin à Bordeaux mais la crise compromet nombre d’exploitations.

On aimerait croire que la viticulture française restera au premier rang et pas seulement à cause de ses fleurons à l’étiquette prestigieuse.
La réalité, cependant, sera infiniment plus contrastée.
D’abord, au sein de Vinexpo où l’absence de quelques ténors américains qui fait écho à la chute de nos exportations vers les Etats-Unis, ne passera pas inaperçue et ne sera pas compensée par la présence de nouveaux en provenance du Brésil, de Biélorussie, de l’île Maurice ou de l’inde. La question de l’avenir du salon lui-même qui se déroule en alternance avec Vinexpo Hong Kong ne pourra pas être éludée. Pas plus que celle de son contenu actuel et de ses évolutions. Bordeaux qui a dû consentir à cette subdivision devra tenir compte, comme le font déjà nombre de ses professionnels, de la montée en puissance de l’Asie, de la nécessité d’être là-bas et d’y affronter la concurrence. Ce constat a déjà poussé syndicats et appellations à créer des réseaux essentiels à la progression de l’exportation en Chine ou en Inde.
Il ne faut pas hésiter, comme le font par exemple les Côtes de Bordeaux, à mettre en commun des moyens pour partir à la conquête de nouveaux marchés qui s’ouvrent . C’est un impératif mais encore faut-il assurer, ici et là, la pérennité des exploitations. Question qui en théorie affecte moins les grands crus que les plus humbles châteaux. En théorie seulement, tant les prix ont baissépour tous, à moins qu’ils ne soient restés trop élevés pour lesmédiocres millésimes de certaines années passées et continuent de peser sur les cours du 2008.
Aujourd’hui, la situation de notre viticulture est alarmante, spécialement pour des exploitations qui, souvent à moins de 900 euros le tonneau, vendent à perte. Les trésoreries sont exsangues et des propriétés en nombre grandissant doivent changer de main si elles trouvent acquéreurs.
Dès lors, il n’est pas surprenant que des vignerons se réunissent et saisissent l’occasion du grand rassemblement de Vinexpo pour mieux se faire connaître et donner rendez vous au grand public, au consommateur. Vinoplurielles au Bouscat, les Vins bio à la Base sous marine de Bordeaux. Deux rendez vous, parmi d’autres, qui soulignent la vitalité d’une filière qui pense, à juste titre, que la meilleure façon de résister c’est de se faire connaître et de créer une relation de qualité où l’identité est désormais un maître mot.

Joël Aubert

 

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