1,6 Md € pour la ressource en eau du bassin Adour Garonne


claude-Hélène Yvard
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/09/2018 PAR Solène MÉRIC

« Réduire les pollutions en aidant les équipements d’assainissement domestique et industriel, en luttant contre les pollutions agricoles en promouvant par exemple, les pratiques dites à faibles intrants et l’agriculture biologique », « améliorer la gestion quantitative de la ressource en eau en finançant les mesures nécessaires pour le retour à l’équilibre quantitatif dans les 47 bassins versants en déséquilibre actuellement », « accompagner les structures qui gèrent et participent au bon fonctionnement des cours d’eau afin d’améliorer la résilience des milieux et faciliter l’adaptation au changement climatique, mais aussi leur fonction d’auto-épuration et de réservoir de biodiversité », « aider au financement des actions d’accompagnement des projets de restructuration et de protection de l’alimentation en eau potable », « préserver et restaurer le littoral et les milieux marins », « encourager les projets innovants dans tous les domaines pour améliorer le service rendu aux usagers, encourager les économies d’eau, développer la gestion intégrée de l’eau à l’échelle des territoires ». Voilà les grands objectifs que se fixe l’Agence de l’eau Adour Garonne sur la période 2019-2024… Le financement des actions nécessaires pour l’atteinte de ces objectifs sera de près d’1,6 milliard sur 6 ans soit 4 milliards d’investissements sur le grand Sud-Ouest grâce au maintien d’une pression fiscale à l’identique sur les usagers et consommateurs de l’eau.

27% des masses d’eau en état dégradé
Un maintien du niveau des redevances qui n’était pas gagné d’avance. Le comité de Bassin a en la matière refusé, et obtenu du Gouvernement une exception à la loi de finance 2018 qui prévoyait pour 2019, un plafond maximal des redevances total des 6 agences de l’eau de 2 300 M€ par an à 2 105 M€ par an à compter de 2019. En effet, au-delà de ce plafond, tout montant perçu devait être reversé à l’Etat… Une ponction « inacceptable » dans les ressources de l’Agence pour Martin Malvy, Président du Comité de Bassin. Ce n’est que suite à une concertation serrée, menée à l’échelle nationale qu’a été reconnu la spécificité du bassin Adour-Garonne en rééquilibrant en sa faveur, le plafond des redevances, permettant ainsi de dégager plus de capacités d’intervention.
Pour autant pour Martin Malvy : « Ce budget sur le montant duquel nous n’avons aucun moyen d’action, qui n’aurait été que de 210 millions par an si nous n’avions pas réagi, (soit 40 Me de moins par an que ce qui a été acté, ndlr) ne permettra de mettre le Plan d’Adaptation aux Adaptations Climatiques que très partiellement en œuvre. » En effet, le territoire du bassin Adour-Garonne est à 80% en zone de revitalisation rurale, c’est dire qu’il est défavorisé et doit assumer des charges pour un espace qui compte 27% des masses d’eau en état dégradé, à mettre aux normes d’ici 2027, soit plus de 800 masses d’eau sur environ 3000 masses d’eau du bassin. Or, ce 11ème programme de l’Agence est dimensionné pour améliorer l’état de 350 à 400 masses d’eau d’ici 2024…

« Les solutions ont un coût »
Mais au-delà de la qualité des eaux, c’est aussi la quantité de la ressource disponible sur le bassin qui préoccupe. Entre le réchauffement climatique et l’attractivité démographique des territoires qui le concerne, le déficit en eau en Adour-Garonne pourrait atteindre 50% de la consommation actuelle, soit 1,2 milliard de mètres cube, à échéance 2050. « Avec ce que l’on nous annonce, la vie elle-même, les activités économiques seront gravement compromises » a souligné le Président du comité de bassin. « Je ne me sens pas le droit de cautionner ce qui, sans rectification profonde, deviendrait vite le triste destin de notre territoire même si aujourd’hui j’ai bien le sentiment que nos concitoyens ne mesurent pas encore ce qui adviendra si l’on ne peut trouver les solutions. Elles ont un coût : 160 millions par an d’effort d’investissements supplémentaires par rapport à la politique actuelle. C’est cela dont il s’agit aujourd’hui ».
Des actions prises en compte dans les objectifs posés par le programme d’intervention de l’Agence, telles la mise en œuvre du plan d’action par la gestion quantitative de l’eau, l’amélioration des filières et des pratiques agricoles vers une meilleure gestion des sols, des intrants et de l’aménagement des terres ou encore la réduction des pollutions domestiques et industrielles sur les masses d’eau où elles sont fortes.

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