A Pau, la justice relaxe le chasseur qui a tué l’ours Cannelle


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 21/04/2008 PAR Nicolas César

A l’époque, l’affaire avait fait grand bruit. Le 1er novembre 2004, le chasseur, René Marquèze, avait abattu de deux coups de fusil Cannelle, le dernier spécimen d’ourse de souche pyrénéenne. Il s’était retrouvé face à l’animal menaçant et son ourson lors d’une battue aux sangliers avec un groupe de chasseurs d’Urdos, dans la vallée d’Aspe, dans les Pyrénées-Atlantiques et a donc plaidé « la légitime défense ». Un drame, qui intervenait au moment même, où la tension entre les anti-ours, les bergers notamment, qui accusaient l’ours de détruire leur troupeau, et les pro-ours, les associations de défense de la nature, était à son paroxysme. Certains en étaient même venus aux mains.

Le chasseur est relaxé

Le chasseur, René Marquèze avait été mis en examen le 7 décembre 2004 pour « destruction d’espèce protégée ». Une vingtaine d’associations écologistes et l’Etat s’étaient portés parties civiles. Aujourd’hui, il comparaissait en correctionnelle, après l’annulation, le 6 avril 2007, d’un non-lieu rendu par le juge d’instruction de Pau en janvier 2007. Les magistrats ont suivi les réquisitions du procureur de la République, Erick Maurel, qui, lors de l’audience du 14 mars dernier, avait estimé qu’aucune faute n’avait été commise par René Marquèze. Le tribunal a justifié sa décision, en estimant que le chasseur avait tiré « en état de nécessité » et qu’il n’y avait aucune « interdiction formelle « de chasser à l’endroit où s’était produit le drame.

L’avocat du chasseur, Me Jean-Pierre Casadebaigt s’est dit « très satisfait » par cette décision. De leur côté, les défenseurs de la nature sont scandalisés par ce jugement. Dans un communiqué, l’association Ferus, qui milite pour la conservation des loups, ours et lynx, a souligné que ce jugement « montre que la nature reste mal connue et mal comprise de la justice. La loi protège les espèces sauvages en danger, mais il suffit qu’un homme muni d’une arme aille à leur rencontre et se prétende menacé pour que la protection disparaisse ». Elle a donc demandé pour « une juste réparation » que « des élus et des chasseurs valléens, appuyés par l’Etat, lâchent au minimum deux ourses en Haut-Béarn ». Aujourd’hui, il ne resterait plus qu’une quinzaine d’ours bruns dans les Pyrénées.

Nicolas César



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