Bassin d’Arcachon : des travaux pour réhabiliter les friches ostréicoles


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/02/2021 PAR Yoan DENECHAU

60 000 tonnes. Voici le nombre – estimé – d’huîtres sauvages peuplant les friches ostréicoles du Bassin d’Arcachon. « Cela représente plus de quatre fois les huîtres en élevage », affine Yves Foulon, maire d’Arcachon et président du Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA). « Ces friches posent problème pour plusieurs raisons. Écologique d’abord, puisque la population d’huîtres qui s’y trouvent déstabilise l’écosystème du Bassin », explique l’élu. En effet, la reproduction des huîtres sauvages nuit au développement de différentes plantes aquatiques, des vasières mais aussi aux parcs à huîtres toujours en activité.

Outre le risque environnemental, et potentiellement économique pour les ostréiculteurs, le non entretien de ces friches ostréicoles peut blesser les usagers du Bassin, qu’ils soient professionnels ou plaisanciers. « Les récifs ostréicoles sont un vrai danger, affirme Gildas Sittarame, président de la SNSM Arcachon-Sud Bassin. Chaque été, presque 10 % des interventions de nos sauveteurs sont liées à des blessures ou des échouages à cause de récifs ostréicoles ». Selon le représentant de la SNSM, les plaisanciers ne voient pas forcément le danger, situé à quelques dizaines de centimètres sous l’eau, « mais il peut provoquer des blessures profondes ».

75% des friches réhabilitées d’ici 15 ans

C’est pour faire face à ces problèmes liés aux friches ostréicoles qu’en 2018, le SIBA a signé une convention avec le Comité régional de conchyliculture Arcachon Aquitaine (CRCAA) et le Conseil Départemental de Charente-Maritime pour réhabiliter ces espaces. « Après 50 ans de déshérence, il nous paraît normal de réhabiliter ces espaces, afin de laisser un Bassin d’Arcachon plus fonctionnel aux futures générations », raconte Thierry Lafon, président du CRCAA. Cette convention est financée par le SIBA, la Région Nouvelle-Aquitaine, l’Agence de l’eau Adour-Garonne et l’Office Français de la Biodiversité au travers du Parc naturel marin du Bassin d’Arcachon. Le Parc naturel marin s’est d’ailleurs fixé pour objectif de réhabiliter 75% des friches ostréicoles d’ici 15 ans.

La Trézence, navire de drague du Conseil Départemental de Charente-Maritime à ArcachonLa Trézence ramasse la ferraille des friches ostréicoles et la ramène à terre. ©YD


Ce chantier, qui représente un budget annuel de 250 000 euros, doit ainsi permettre de restaurer les vasières, « en faisant attention à ne pas impacter l’écosystème », affirme Yves Foulon. Ainsi, avec le concours de la Trézence, navire de dragage charentais-maritime, les tables et poches des parcs à huîtres désaffectés sont retirés, avant que des dameuses passent pour broyer les coquillages et aplanir les sols : ces opérations permettent de laisser coquillages et sédiments sur place, pour faciliter le développement de la faune et de la flore locales. Un site de 27 hectares (Les Jacquets) a déjà été réhabilité à Lège-Cap-Ferret et c’est désormais la friche de Bourrut (44 hectares) qui est en cours de réhabilitation. Les travaux, dépendants des marées, doivent s’achever fin mars 2021.

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