Bois énergie: l’ALEC mobilise les élus « de l’arbre au radiateur »


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/12/2015 PAR Solène MÉRIC

C’est dans une salle du réfectoire du Collège de Saint-Ciers-sur-Gironde que la matinée organisée à l’initiative de l’ ALEC a débuté ce mardi. Un lieu loin d’être choisi au hasard puisque après une séance introductive sur les éléments clés à connaître sur le bois énergie en général et en Gironde en particulier, c’est sur ce même site que s’est déroulée la première visite de la matinée : la chaufferie du collège, mise en service cette automne et traduisant la volonté du Département de substituer les énergies fossiles par le bois énergie dans les collèges.

Un incontournable de la transition énergétique en marcheAvant les visites sur le terrain, Mercedes Aguilera, animatrice bois énergie et Henri Husson, Directeur adjoint du CRPF, ont, dans un premier temps, fourni aux participants une vision globale du bois énergie, non seulement comme un incontournable de la transition énergétique en marche, mais aussi, sous condition de structuration d’une filière efficace et durable, comme une source de développement économique locale, « de l’arbre au radiateur ». Un ensemble d’arguments pour que les différents responsables présents, osent franchir ce pas énergétique pour leur établissements de leurs collectivités, en toute conscience des éventuelles difficultés, mais des solutions aussi.
Sur la dimension environnementale d’abord, « le développement du chauffage au bois énergie permettrait de répondre à l’objectif européen de diviser par 4 les émissions de GES d’ici à 2050, le tout via des circuits courts », assure Mercedes Aguilera. Un objectif d’autant plus tenable, souligne-t-elle que « les fabricants de chaufferies à bois énergie, l’ont désormais technologiquement intégrer à leur production », permettant tout à la fois, efficacité énergétique et performance environnementale. Autre argument répété à plusieurs reprises, « la volonté politique de soutenir ces projets », qui se traduit par l’existence de diverses aides financières à commencer par le fonds chaleur de l’ADEME (d’ailleurs récemment élargi) mais aussi des soutiens au niveau départemental et régional, sans oublier les accompagnements techniques, juridiques ou de montage de projets proposé par ces structures, ou par l’ALEC elle-même. Car Mercedes Aqguilera ne le cache pas, la complexité dans un tel projet, s’il est entrepris seul, est au rendez-vous.

Visite de la chaufferie du collège de Sant-Ciers-sur-Gironde


« Faire des propriétaires des sylviculteurs »Mais, au moment de penser chaudière et chauffage, il faut aussi questionner la ressource qui permettra son fonctionnement : le bois. Or, pour répondre à l’objectif de facteur 4, il faut parvenir à accroître la mobilisation de la ressource. « Ce qui est possible, rassure l’animatrice en se basant sur une étude de l’ADEME. Le tout en réussissant à limiter la concurrence dans l’utilisation de la ressource, par une utilisation « en cascade » du bois, du bois d’oeuvre jusqu’au bois énergie.
Mais dans la réalité, les choses sont plus complexes car la ressource principale du bois énergie est dans les feuillus. Or, s’ils sont bien présents sur le territoire (davantage que les résineux), le massif est très morcelé entre une multitude de petit propriétaires privés, et souvent à l’abandon. Il faut donc parvenir à mobiliser ces propriétaires pour qu’ils valorisent leur bois. Bref, « faire de ces propriétaires de véritables sylviculteurs », ce que bon nombre d’entre eux ne sont plus. Un objectif dont s’est donnée mission le CRPF, à travers le projet « Forêt d’avenir ».

Du rôle des collectivités pour une filière équilibréeDurant 3 ans, le pari du CRPF est de parvenir à identifier les bois disponibles qui pourraient être valorisés, ainsi que leur propriétaire, accompagner ces derniers dans leur choix de valorisation, parvenir à constituer des regroupements de producteurs indispensables pour structurer la filière et les chantiers au regard des autres acteurs ; qu’ils soient entrepreneurs de travaux forestiers, scieurs, ou encore producteurs de plaquette bois qui ont besoin d’avoir une ressources sécurisées. Une sécurisation de la ressource qui ne peut passer que par des pratiques durables d’exploitation que le projet du CRPF s’engage aussi à accompagner…

Réunion d'infomation animée par Mercedes Aguilera (ALEC) et Henri Husson (CRPF) pour motiver les élus à se lancer dans la dynamique du bois énergie


Mais pour tout cela « il faut que les collectivités s’approprient la démarche », encouragent ces regroupements opérationnels, plutôt que fonciers, et se posent comme « consommateurs » de bois énergie pour que la dynamique lancée soit véritablement durable. « A l’issue de ces 3 ans de bonnes pratiques, il faudra bien que la démarche deviennent territoriale, pour pérenniser des circuits courts et des partenariat avec les territoires ruraux et urbains, pour que la filière trouve son équilibre entre une Métropole, qui ne sera jamais productrice de bois énergie mais grosse consommatrice,et une ruralité à la logique inverse », synthétise Henri Huchon.
Autant de questions parfois complexes, que les visites de sites ont permis d’appréhender de manière très concrète, tout en démontrant le potentiel de réussites de ces projets.

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